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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 11:39

Les interruptions de travail

La grève intéresse avant tout ceux qui étudient ou ceux qui travaillent. Comme elle constitue pour les exploités un moyen de pression très redouté, l'ennemi cherchera à l'empêcher ou à la briser en multipliant, s'il le faut, sa puissance de feu. Il cherchera à frapper les grévistes, à les arrêter ou même à les tuer.

Dans l'organisation des grèves, les guérilleros doivent donc procéder sans laisser le moindre indice pouvant mener à l'identification des responsables. Ils prépareront ces grèves, avec des petits groupes et dans le plus grand secret. Ils se muniront d'armes, d'explosifs, de cocktails Molotov et de bombes de fabrication artisanale afin de pouvoir affronter l'ennemi. Et pour que celui-ci soit gravement atteint, on aura aussi mis au point un plan de sabotage que l'on exécutera au bon moment. Les interruptions de travail ou d'étude, pour brèves qu'elles soient, n'en inquiètent pas moins l'ennemi.

Il suffit, en effet, que surgissent, de différents points d'un lieu, des groupes troublant le rythme de vie quotidien et opérant comme un mouvement de flux et de reflux, pour créer une agitation qui est, elle aussi, une opération do guérilla.

Au cours de ces interruptions de travail, les guérilleros pourront occuper le local qui les intéresse afin d'y faire des prisonniers, d'emmener des personnes en otages, particulièrement des agents notoires de l'ennemi, afin de les échanger contre des grévistes détenus.

Ces grèves peuvent également favoriser la préparation d'embuscades dans le but de liquider physiquement les policiers les plus sanguinaires et les responsables des tortures infligées aux patriotes.

Les désertions et les détournements ou "expropriations"
d'armes, de munitions et d'explosifs

Les détournements d'armes sont pratiqués dans les casernes, sur les bateaux, dans les hôpitaux militaires, etc. Le guérillero urbain, qui est aussi soldat, caporal, sergent, sous-officier ou officier de l'armée, désertera au bon moment, emportant avec lui le plus d'armes possibles, les plus modernes, et des munitions qu'il mettra au service de la révolution.
Un de ces "bons moments" se présente quand le soldat est appelé à quitter sa garnison pour aller combattre ses camarades guérilleros; il lui sera alors plus facile de leur remettre ses armes, les véhicules qu'il conduit ou l'avion qu'il pilote.

Ce moyen d'approvisionnement offre un grand avantage: c'est avec les moyens de transport du gouvernement en place que, sans qu'ils se donnent beaucoup de peine, les guérilleros sont pourvus d'armes et de munitions.

Les camarades qui sont militaires seront, de toute façon, attentifs à choisir d'autres occasions d'aider ainsi les révolutionnaires. Si ceux qui les commandent sont mous, versent dans le bureaucratisme, s'acquittent mal de leurs tâches, ils ne feront rien pour y remédier; ils se contenteront d'en aviser l'organisation révolutionnaire à laquelle ils sont liés et prépareront, seuls ou avec d'autres compagnons, leur désertion, non sans veiller à emporter tout ce qu'ils peuvent.

Les incursions de guérilleros à l'intérieur des casernes et autres bâtiments militaires, réalisées dans le but de dérober des armes, pourront être préparées avec la collaboration des camarades soldats.

S'il n'est vraiment pas possible de déserter en emportant des armes, ces camarades devront alors se vouer au sabotage faire exploser ou incendier des dépôts d'armes, d'explosifs et de munitions. Toutes ces activités affaiblissent et découragent fortement l'ennemi.

Les guérilleros captureront encore des armes en saisissant celles que portent les sentinelles ou toute personne remplissant une mission de surveillance ou de répression. On procédera par la violence ou par la surprise et l'astuce. Lorsqu'on désarme un ennemi, il faut toujours le fouiller afin de savoir s'il ne possède pas une autre arme cachée dont il pourrait se servir contre celui qui l'assaille.

Dans la mesure où se multiplie le nombre de patriotes décidés à passer à l'action, ces captures d'armes se font de plus en plus nécessaires. Souvent, le guérillero commencera à lutter avec une arme qu'il aura achetée ou dérobée; ensuite il lui faudra agir avec audace et esprit de décision; notre force est celle de nos armes.

Lors des attaques contre des banques, on saisira aussi systématiquement les armes des soldats de la garde civile charges de les protéger ainsi que celles des gérants ou des trésoriers.

Enfin, on pourra s'armer aux frais des commissariats de police, des magasins spécialisés dans la vente de ces objets et des fabriques d'armes, en opérant contre eux des raids. On dérobera aussi les explosifs dont on se sert dans les carrières.

La libération des prisonniers

Certaines actions à main armée sont destinées à délivrer des guérilleros sous les verrous. Tout révolutionnaire court le risque d'être, un jour, arrêté et condamné à de nombreuses années de détention. Son combat n'en sera pas pour autant terminé; l'expérience de la prison sera un enrichissement et, en prison toujours, il devra continuer la lutte.

Il cherchera d'abord à bien connaître le lieu de sa détention afin de pouvoir s'échapper rapidement et facilement, lorsque des camarades armés viendront le libérer. Aucune prison, qu'elle soit située dans une île du littoral, en ville ou à la campagne, ne peut être considérée comme inexpugnable, face à l'astuce et à la puissance de feu des révolutionnaires.

Le guérillero en liberté cherchera, lui, à connaître les établissements pénitentiaires de l'ennemi, car il sait qu'y croupissent beaucoup de ses frères d'armes. C'est du travail du guérillero en liberté et du guérillero emprisonné que dépend le salut des prisonniers.

Les opérations pouvant y conduire sont les suivantes:
- les mutineries à l'intérieur des maisons de correction, des colonies pénitencières, dans les îles réservées aux détenus, sur les navires- prisons;
- les attaques partant de l'extérieur;
- les attaques contre les trains et les véhicules de transport des prisonniers;
- les embuscades dressées contre les soldats ou les policiers chargés de les escorter.

La mise à mort

Seront punis de mort des gens comme les espions américains, les agents de la dictature, les tortionnaires, les personnalités fascistes du gouvernement coupables de crimes et de poursuites contre les patriotes, les délateurs et les informateurs de la police. Ceux qui, de leur propre gré, se rendent à la police pour dénoncer des militants, fournir des renseignements, aider les enquêteurs, s'ils tombent sur des guérilleros, ceux-ci devront les abattre.

Ces mises à mort sont des actions secrètes; n'y participe que le plus petit nombre possible de guérilleros. Très souvent, un simple franc-tireur, patient et inconnu, qui agit dans la plus rigoureuse clandestinité et avec le plus grand sang-froid, pourra s'acquitter de cette tâche.

L'enlèvement

On pourra kidnapper et détenir dans un endroit secret un agent de la police, un espion nord-américain, une personnalité politique ou un ennemi notoire et dangereux du mouvement révolutionnaire. On ne libérera la personne enlevée que quand les conditions formulées par les ravisseurs auront été remplies: la remise en liberté de révolutionnaires emprisonnés ou la suspension des tortures appliquées dans les geôles du gouvernement.

L'enlèvement de personnalités connues pour leurs activités artistiques, sportives ou autres, mais qui ne manifestent pas d'opinion politique, peut constituer une forme de propagande favorable aux révolutionnaires, mais cet enlèvement ne se fera que dans des circonstances très spéciales et de telle sorte que le peuple l'accepte avec sympathie.

L'enlèvement de personnalités américaines résidant au Brésil ou y venant en visite constitue une forme importante de protestation contre la pénétration de l'impérialisme des États-Unis dans notre pays.

Le sabotage

Le but des sabotages est de détruire. Peu de personnes, parfois une seule, peuvent réaliser ces opérations. Quand un guérillero envisage de saboter, il le fait d'abord seul. Postérieurement, il agira avec d'autres personnes de telle sorte que se généralise cette pratique dans le peuple.

Un sabotage bien fait exige étude, planification et parfaite exécution. Les formes les plus caractéristiques du sabotage sont le dynamitage, l'incendie et le minage. Un peu de sable, la moindre fuite de combustible, une lubrification mal faite, un boulon mal vissé, un court-circuit, des pièces de bois ou de fer mal agencées peuvent causer des désastres irréparables.

En sabotant, on cherchera à affaiblir, détériorer ou même anéantir les appoints vitaux de l'ennemi tels que:
- l'économie du pays, en s'attaquant en particulier au réseau commercial interne et externe, aux secteurs cambiste, bancaire et fiscal;
- la production agricole et industrielle;
- le système des transports et communications;
- le système de répression militaire et policier, surtout leurs établissements et leurs dépôts;
- les firmes et les biens des Nord-Américains établis dans le pays.

Pour les opérations de sabotage industriel, les éléments les mieux placés sont les ouvriers. Ceux-ci connaissent en effet comme personne les fabriques dans lesquelles ils travaillent, les machines ou les pièces dont la destruction peut paralyser tout le processus de production.

Dans les attaques contre les moyens de transport, il faut veiller à ne pas provoquer la mort des voyageurs, surtout en ce qui concerne les trains de banlieue et ceux qui parcourent de longues distances, puisque ceux qui les prennent sont des gens du peuple. D'ailleurs, c'est avant tout les services de communication utilisés à des fins militaires qu'il faut détruire. Faire dérailler les wagons d'un train chargé de combustible signifie atteindre l'ennemi dans ce qui, pour lui, est vital. Il en va de même pour le dynamitage des ponts et chemin de fer, car il lui faudra des mois pour réparer les dommages causés. Les fils des lignes télégraphiques et téléphoniques pourront être systématiquement coupés et les centres de transmission détruits. Les oléoducs, les stocks de combustible, les réserves de munitions, les arsenaux, les casernes, les moyens de transport de la police et de l'armée doivent être systématiquement sabotés.

Le volume des actes de sabotage contre les firmes et les biens nord- américains doit être égal, sinon supérieur, à celui des actes pratiquée contre des objectifs nationaux.

Le terrorisme

Nous entendons par terrorisme le recours aux attentats à la bombe. Ne pourront s'y livrer que ceux qui ont acquis une bonne connaissance technique dans la fabrication des explosifs et qui seront dotés du plus grand sang-froid. Parfois, on inclura dans les actes de terrorisme la destruction de vies humaines et l'incendie d'installations nord-américaines ou de certaines plantations.

Si l'on envisage de piller des stocks de produits alimentaires, il faut veiller à ce que la population puisse en profiter, surtout dans les moments et aux endroits où sévissent la faim ou la cherté de la vie. Le guérillero sera toujours disponible à l'égard du terrorisme révolutionnaire.

La propagande armée

L'ensemble des actes perpétrés par les guérilleros urbains, et chaque action à main armée en particulier, constituent le travail de propagande armée. Les "mass médias" d'aujourd'hui, par le simple fait de divulguer ce que font les révolutionnaires, sont d'importants instruments de propagande. Leur existence ne dispense cependant pas les militants d'organiser leur propre presse clandestine, de posséder leurs propres imprimantes qu'ils auront "expropriées" s'ils n'ont pas de quoi les acheter. Car il faut publier et répandre, parmi le peuple, des journaux clandestins, des manifestes et des tracts dénonçant les méfaits de la dictature ou favorisant l'agitation. L'existence de cette presse sert, par ailleurs, à rallier de nombreuses personnes à notre cause.

Les camarades qui ont l'esprit inventif fabriqueront des catapultes destinées au lancement de ces tracts et manifestes. On cherchera encore à faire passer sur les antennes des stations de radio des messages révolutionnaires enregistrés sur bandes. On écrira aussi des slogans sur les murs et à des endroits difficilement accessibles. On enverra aussi des lettres de menaces, de propagande, ou bien visant à expliquer le sens de notre lutte à certaines personnalités qui chercheront à les divulguer pour impressionner la population.

Comme on ne ralliera jamais tous les citoyens, on peut populariser le slogan suivant "Que celui qui ne veut rien faire pour la révolution ne fasse non plus rien contre elle."

La guerre des nerfs

La guerre des nerfs ou guerre psychologique est une technique de lutte basée sur l'utilisation directe ou indirecte des media ou du "téléphone arabe". Son but est de démoraliser le gouvernement. On y arrive en divulguant des informations fausses, contradictoires, en semant le trouble, le doute et l'incertitude parmi les agents du régime. Dans la guerre psychologique, le gouvernement se trouve en position de faiblesse, aussi censure-t-il les moyens de communication. Cette censure se retourne contre lui, car il se rend impopulaire ; il lui faut par ailleurs exercer une surveillance sans relâche, ce qui mobilise beaucoup d'énergie. Les moyens de la guerre des nerfs sont les suivants:

- Le téléphone et l'envoi de lettres. Par ces moyens, on informera la police sur la prétendue localisation de bombes à retardement, sur des projets d'enlèvement ou d'assassinat de certaines personnalités, ce qui obligera les forces de répression à se mobiliser pour rien, à perdre du temps, à douter de tout.
- Livrer à la police de faux plans d'attaque.
- Répandre des rumeurs sans fondement.
- Exploiter systématiquement la corruption, les erreurs et les méfaits de certains gouvernants, les forçant ainsi à se justifier ou à démentir les bruits répandus par les moyens de communication qu'ils ont eux- mêmes censurés. En informant les ambassades étrangères, l'O.N.U., la nonciature apostolique, les commissions internationales de juristes et des droits de l'homme, les associations chargées de défendre la liberté de la presse, sur la violence et les tortures exercées par les agents de la dictature.

 

Les méthodes qu'il faut suivre

Le citoyen qui veut devenir guérillero ne pourra agir que s'il domine parfaitement les méthodes qu'il faut suivre. Les hors-la-loi commettent souvent sur ce point des erreurs graves et qui les perdent. Les patriotes auront donc soin d'user d'une technique révolutionnaire et non pas d'emprunter celle des bandits. C'est en fonction de la méthode employée qu'on saura si c'est bien un guérillero qui a commis tel ou tel acte. Les méthodes qu'il faut suivre sont constituées par l'usage ou l'application des éléments suivants:

- la recherche d'informations;
- l'observation et la vigilance;
- l'exploration du terrain;
- la reconnaissance et le chronométrage des itinéraires;
- la planification;
- la motorisation;
- la sélection du personnel et son renouvellement;
- la sélection fondée sur les capacités de tir;
- la simulation de l'action projetée en guise de répétition;
- l'exécution;
- la protection des exécutants;
- la retraite;
- la libération ou l'échange de prisonniers;
- le brouillage des pistes;
- l'enlèvement ou le transport des blessés, en évitant de le faire à bord de véhicules où se trouvent des enfants. Le mieux est d'emporter, à pied, les blessés, en empruntant des chemins assez étroits pour que l'ennemi ne puisse passer avec ses moyens de locomotion.

L'aide aux blessés

Au cours des opérations de guérilla urbaine, il peut arriver qu'un des compagnons soit victime d'un accident ou soit blessé par la police. Si, dans le "groupe de feu", se trouve quelqu'un qui est secouriste, il lui donnera les premiers soins. En ce sens, il faudra veiller à ce que des cours de secourisme soient organisés à l'intention des combattants. Le rôle des guérilleros médecins, étudiants en médecine, infirmiers, pharmaciens, est important. Ceux-ci pourront rédiger un petit manuel de secourisme à l'intention de leurs camarades.

En aucun cas le guérillero blessé ne devra être abandonné sur le lieu du combat.

Lorsqu'il préparera une opération, le groupe devra s'assurer un appoint médical. Il utilisera, par exemple, une petite infirmerie mobile montée à l'intérieur d'une automobile, ou il placera à un endroit proche du lieu de l'opération, un camarade muni d'une trousse pour les soins. L'idéal serait de disposer d'une clinique propre à l'organisation, mais cela coûterait si cher qu'on ne pourrait guère l'envisager qu'en "expropriant" du matériel nécessaire à son équipement. En attendant, il faudra bien recourir aux cliniques légales, non sans faire usage des armes pour forcer les médecins à soigner nos blessés. Au cas où nous aurions besoin d'acheter du sang ou du plasma sanguin dans des "banques de sang", il ne faudra jamais donner les adresses où sont hébergés les blessés ni celles des personnes chargées de s'en occuper. Ces adresses ne seront, du reste, connues que du très petit groupe chargé du transport et du traitement des blessés.

Les linges, bandages, mouchoirs, etc., tachés de sang, les médicaments et tout autre objet ayant servi aux soins seront obligatoirement retirés des maisons par où sont passés les blessés.

La sécurité du guérillero

Le guérillero urbain est sans cesse exposé à la dénonciation ou à la découverte par la police. Pour y parer, il doit s'entourer d'assez de garanties touchant sa cachette, sa personne et celle de ses camarades. Nos pires ennemis sont, en effet, les espions infiltrés dans nos rangs. On punira de mort ceux qui seront découverts, ainsi que les déserteurs qui se mettraient à renseigner la police sur ce qu'ils savent. Le meilleur moyen d'empêcher cette infiltration est la prudence et la sévérité que l'on observera dans le recrutement.

On ne permettra pas non plus que tous les militants se connaissent ou qu'ils soient au courant de tout. Chacun ne saura que ce qui est nécessaire à l'accomplissement de sa mission. La lutte que nous menons est dure; c'est une lutte de classe et, comme telle, c'est une question de vie ou de mort, lorsque les classes qui s'affrontent sont antagoniques.

Par manque de vigilance, un guérillero peut avoir l'imprudence de révéler son adresse ou toute indication également secrète à un ennemi de classe. C'est là chose inadmissible. Les annotations dans la marge des pages de journal, les documents oubliés, les cartes de visite, les lettres et les billets sont des indices que la police ne négligera pas. L'usage d'un carnet d'adresses, de papiers portant des numéros de téléphone, des noms, des indications biographiques, des cartes et des plans, doit être aboli. Les lieux de rendez-vous seront retenus de mémoire. Celui qui transgressera ces normes sera averti par le premier camarade qui s'en rendra compte; s'il persévère dans l'erreur, on cessera de travailler avec lui.

Les mesures de sécurité à prendre pourront varier en fonction des mouvements de l'ennemi. Cela suppose, évidemment, que l'on soit bien renseigné, que le service d'information fonctionne normalement. Il sera dès lors utile de lire les journaux, en particulier la page qui rapporte les activités de la police.

En cas d'arrestation, le guérillero ne pourra rien révéler qui puisse nuire à l'organisation, causer l'arrestation d'autres camarades ou la découverte des dépôts d'armes et de munitions.

Les sept erreurs du guérillero urbain

Quand bien même le guérillero urbain suivrait rigoureusement les normes de sécurité, il n'en resterait pas moins sujet à l'erreur. Il n'y a pas de guérillero parfait; on peut tout juste s'efforcer de diminuer la marge de ces erreurs. Nous en voyons sept que nous chercherons à combattre:

- L'inexpérience, qui fait que l'on juge l'ennemi stupide, que l'on sous-estime ses capacités, que l'on trouve les choses faciles à faire et, de ce fait, qu'on laisse des traces qui peuvent être fatales. Cette même inexpérience peut conduire le guérillero à surestimer les forces adverses. Son assurance, son esprit de décision, son audace, s'en ressentiront; il en sera plus facilement intimidé.

- La vantardise, qui fait que l'on propage aux quatre vents ses faits d'armes.

- La surestimation de la lutte urbaine. Ceux qui se laissent enivrer par les actes de guérilla dans les villes risquent de ne pas se préoccuper beaucoup du déclenchement de la guérilla rurale. Ils finissent par considérer la guérilla urbaine comme décisive et par y consacrer toutes les forces de l'organisation. La ville est susceptible d'être l'objet d'un encerclement stratégique, que nous ne pourrons éviter ou rompre que lorsque sera déclenchée la guérilla rurale. Tant que celle-ci n'aura pas surgi, l'ennemi pourra toujours nous porter des coups graves.

- La disproportion dans l'action par rapport à l'infrastructure logistique existante.

- La précipitation en vertu de laquelle on perd patience, on s'énerve et on passe à l'action au risque de subir les plus grosses pertes.

- La témérité, qui fait que l'on attaque l'ennemi à un moment où celui- ci se fait particulièrement agressif.

- L'improvisation.

L'appui de la population

Le guérillero urbain cherchera toujours à situer son action dans un sens favorable aux intérêts du peuple, afin d'obtenir son appui. Là où apparaîtront l'ineptie et la corruption du gouvernement, le guérillero urbain devra montrer que c'est cela qu'il combat. Ainsi, une des exigences les plus lourdes du gouvernement actuel concerne la perception d'impôts très élevés. Le guérillero s'attachera dès lors à attaquer le système fiscal de la dictature, à entraver, avec tout le poids de la violence révolutionnaire, son fonctionnement. Il n'épargnera pas les hommes et les institutions du régime responsables de la hausse du coût de la vie, les riches commerçants brésiliens et strangers, les grands propriétaires, tous ceux qui, grâce à la cherté de la vie, aux mauvais salaires et à l'augmentation des loyers, font de fabuleux bénéfices.

L'insistance que met le guérillero à intercéder en faveur du peuple est la meilleure manière d'obtenir son appui. À partir du moment où une bonne partie des citoyens commence à prendre au sérieux son action, la victoire lui est assurée. Le gouvernement ne pourra plus qu'intensifier la répression, ce qui rendra la vie des citoyens plus insupportable. Les foyers seront violés, des battues de police organisées, des innocents arrêtés, des voies de communication fermées. La terreur policière s'installera, les assassinats politiques se multiplieront; ce sera la persécution politique massive. La population refusera de collaborer avec les autorités qui ne pourront plus, pour vaincre les difficultés, que recourir à la liquidation physique des opposants. La situation politique du pays se transformera en situation militaire et les "gorilles" passeront pour être les responsables de toutes les violences, des erreurs et des calamités qui pèsent sur le peuple. Lorsqu'ils verront qu'en conséquence du développement de la guerre révolutionnaire, les militaires de la dictature roulent vers l'abîme, les éternels temporisateurs des classes dominantes et les opportunistes de droite, partisans de la lutte pacifique, supplieront les "gorilles" d'entamer le processus de "redémocratisation", de réformer la constitution, etc. afin de tromper les masses et d'affaiblir l'impact de la révolution. D'ores et déjà, cependant, aux yeux du peuple, les élections ne seront plus qu'une farce. Et cette farce, le guérillero urbain doit la combattre en redoublant de violence et d'agressivité. En agissant ainsi, on empêchera la réouverture du Congrès, la réorganisation des partis, celui du gouvernement et celui de l'opposition tolérée, qui dépendent du bon plaisir de la dictature et dont les représentants sont comme les marionnettes d'un même guignol.

C'est de cette façon que les guérilleros gagneront l'appui des masses, renverseront la dictature et secoueront le joug nord-américain. À partir de la rébellion dans les villes, on arrivera vite à déclencher la guérilla rurale dont la préparation dépend de la lutte urbaine.

La guérilla urbaine, école de formation du guérillero

La révolution est un phénomène social qui dépend des armes et des fonds. Ceux-ci existent dans le pays; il suffit d'avoir des hommes pour s'en emparer. Ces hommes devront, pour leur part, être dotés de deux exigences révolutionnaires fondamentales:
- une forte motivation politique;
- une bonne préparation technique.

On les trouvera dans l'immense contingent des ennemis de la dictature militaire et de l'impérialisme des États-Unis. Il en arrive presque quotidiennement qui sont désireux de s'intégrer dans la guérilla urbaine. C'est ce qui explique que chaque fois que la réaction annonce la liquidation d'un groupe de révolutionnaires, celui-ci renaît de ses cendres. Les hommes les mieux entraînés, les plus riches d'expérience tant sur le plan de la guérilla urbaine que sur celui de la guérilla rurale, constituent l'épine dorsale de la guerre révolutionnaire et le point de départ de la future armée de libération nationale. Ce noyau central, dont les membres n'ont rien à voir avec les bureaucrates et les opportunistes des lourds appareils politiques, les radoteurs et les signataires de motions, n'hésite pas à participer aux actions révolutionnaires. Il est armé d'une discipline solide, d'une vue tactique et stratégique à long terme, de la théorie marxiste, du léninisme et du castro-guévarisme appliqués aux conditions concrètes de la réalité brésilienne.

De ce groupe se détacheront les hommes et les femmes d'excellente formation politico-militaire qui, après la victoire de la révolution, auront pour tâche de construire la nouvelle société brésilienne. Ces hommes et ces femmes se recruteront parmi les ouvriers, les étudiants, les intellectuels, les prêtres et les religieux révolutionnaires, les paysans qui affluent vers les villes, attirés par le besoin de trouver du travail et qui, politisés et entraînés, retourneront dans les campagnes. Et c'est dans la guérilla urbaine que se forgera l'alliance armée de ces différents groupes. Les ouvriers connaissent bien le secteur industriel des villes qu'il s'agit d'attaquer. Les paysans connaissent d'instinct la terre, sont astucieux et peuvent admirablement communiquer avec la multitude des humiliés. Ils organisent les points d'appui nécessaires à la lutte dans les campagnes, aménagent les cachettes pour les hommes, les armes et les munitions, constituent des réserves alimentaires à partir de la culture des céréales, s'occupent du bétail qui nourrira les guérilleros, forment des guides et organisent les services d'information.

Les étudiants, dont le tranchant est bien connu, renversent à souhait les tabous pacifistes et opportunistes, acquièrent en peu de temps une bonne formation politique, technique et militaire. Et comme ils n'ont pas grand-chose à faire, une fois qu'ils ont été expulsés des écoles où ils étudiaient, ils peuvent se consacrer entièrement à la révolution. Les intellectuels jouent un rôle fondamental dans la lutte contre l'arbitraire, l'injustice sociale et l'inhumanité de la dictature. Jouissant d'un grand prestige et d'un grand pouvoir de communication, ils entretiennent la flamme révolutionnaire. La participation d'intellectuels et d'artistes à la guérilla urbaine est un des plus beaux acquis de la Révolution brésilienne. L'adhésion de pasteurs de diverses confessions et de religieux est importante sur le plan de la communication avec le peuple et, en particulier, avec les ouvriers, les paysans et les femmes du pays. Certaines de nos concitoyennes, intégrées dans la guérilla urbaine, ont fait preuve d'une combativité et d'une ténacité extraordinaires, en particulier au cours d'attaque contre des banques et des casernes et, aussi, en prison.

La guérilla urbaine est une excellente école de formation. Qu'ils soient chauffeurs, messagers, tireurs d'élite, informateurs, propagandistes ou saboteurs, les guérilleros luttent, souffrent, et courent ensemble les mêmes risques. Ils affrontent ensemble les épreuves de sélection.

 

CARLOS MARIGHELLA, ACTION DE LIBERATION NATIONALE, JUIN 1969

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