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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 08:30
Biographie de Marilyn MONROE :  
28ème
Marilyn MONROE
1926 - 1962
Découvrez la biographie de Marilyn MONROE
Score : 1 255 461
Actrice, Artiste, Chanteuse et Musicienne (Américaine)
Née le 01 juin 1926
Décédée le 05 août 1962 (à l'âge de 36 ans)

Née le 1er juin 1926 à 9h30 du matin au Los Angeles Général Hospital. Sur le certificat de naissance on peut lire Norma Jeane Mortensen mais elle fut parfois appelée Norma Jeane Baker. On ignore qui est vraiment son père, le nom de Mortensen est celui du second mari de sa mère mais celui-ci l'aurait quittée avant la naissance de Norma Jeane. D'autre part, la mère de Norma Jeane avait une liaison avec un de ses collègues de travail pendant l'absence de son mari et cela durant plusieurs mois. L'enfance de Norma Jeane est assez chaotique. Sa mère la place en famille d'adoption alors que le bébé n'est âgé que de quelques jours. Sa mère ne vient la voir que le week-end et parfois reste longtemps sans voir sa fille car elle fait de fréquents séjours en hôpitaux psychiatriques. Il semble que cela soit un trait particulier à la famille maternelle de Norma Jeane.

Les sept premières années de la petite fille sont assez stables. Ayant mis assez d'argent de côté pour s'offrir un bungalow la mère de Norma Jeane récupère sa fille. Cette situation ne dure pas longtemps car sa mère est de nouveau internée en clinique psychiatrique. Norma Jeane est confiée à diverses familles d'adoption et orphelinats sous la tutelle de sa "tante" Grace une amie de sa mère. Mais lorsque Grace décide de se marier elle délaisse quelque peu Norma Jeane, celle-ci n'ayant pas une enfance très gaie en est très éprouvée. Grace obtient la tutelle officielle de l'enfant et celle-ci vient donc vivre avec Grace, son mari et occasionnellement les enfants de celui-ci.

A 16 ans Norma Jeane épouse Jim Dougherty un voisin de 5 ans son aîné. Mariage quelque peu "arrangé" par "tante Grace". La cérémonie à lieu le 19 juin 1942 à 20h30. Norma Jeane entame une vie de femme au foyer, mais la guerre incite son mari à s'engager dans la marine. Malgré la fréquentation assidue du cinéma de son quartier Norma Jeane s'ennuie ferme. Elle trouve du travail comme vérificatrice de parachutes à la R. Plane Co.

C'est un photographe de l'armée ayant pour consigne de photographier des femmes au travail pour relever le moral des troupes qui la remarque. Elle fait la couverture du magazine "Fank" du 26 juin 1945. Pleine d'assurance et nourrie de rêves de gloire depuis son enfance, elle se présente à l'agence de mannequins d'Emmeline Snively "Blue Book". C'est Miss Snively qui l'incite à se décolorer en blonde pour plus de "piquant". Elle commence alors à se dire que la carrière de mannequin est incompatible avec celle d'épouse et malgré les réticences de Jim obtient le divorce qui sera prononcé le 2 octobre 1946.

Dès 1946 elle fait la couverture de tous les magazines, Miss Snively lui arrange une entrevue avec Ben Lyon le recruteur de talents de la 20th Century Fox qui lui permit de faire un bout d'essai. Le verdict est sans appel : elle est pourvue d'une qualité déterminante, le "sex-appeal". Daryl Zanuck donna l'ordre à Lyon de lui faire signer un contrat. Mais Lyon a une initiative de génie c'est de donner un nouveau nom à cette nouvelle femme. Il propose Marilyn en hommage à l'actrice Marilyn Miller et c'est Norma Jeane qui propose Monroe le nom de famille de sa grand-mère maternelle. Elle n'accepta néanmoins d'en faire son nom légal que 7 ans avant sa mort.

Elle tourne deux petits rôles pour la Fox mais son contrat n'est pas renouvelé. Elle signe alors un contrat d'essai de 6 mois avec la Columbia où elle joue quelques rôles secondaires dans des films de série B. Pendant ce temps elle prend des cours d'art dramatique et de diction. La Columbia ne renouvelle pas son contrat. Marilyn se trouve au chômage. Elle accepte alors de poser pour de nombreux reportages photographiques notamment avec Tom Kelley qui réalisa le fameux calendrier scandale ou elle pose nue.

En 1950 Groucho Marx l'engage pour le film "La pêche au trésor" car selon ses dires "elle a le plus beau cul de la profession !" Depuis quelques mois elle vit avec Johnny Hyde un agent important et fortuné qui veut l'épouser et en faire son héritière mais elle ne veut pas en entendre parler. Il arrive quand même avant sa mort à faire engager Marilyn pour le film de John Huston "Asphalt Jungle". A la sortie du film c'est un gros succès personnel pour Marilyn. La M.G.M. est submergée de courrier à son sujet mais lui refuse un contrat. La Fox l'engage. Sa carrière est lancée. C'est alors qu'éclate le scandale du calendrier (en 1952). La Fox affolé demande à sa vedette de nier qu'il s'agit d'elle. Marilyn refuse et s'explique publiquement. "J'avais besoin d'argent" dira-t-elle.

Au sujet du scandale de ce calendrier, la poste estima qu'il avait un caractère pornographique et en interdit la diffusion dans certains états. Une version retouchée est alors apparue avec des vêtements dessinés sur la photo originale.

Début 1952, elle rencontre Joe DiMaggio, idole du base-ball. Ils se marient le 24 janvier 1954, mais Joe ne supporte pas le succès de Marilyn, le regard des hommes sur elle, ses décolletés et ses jupes moulantes, le divorce est prononcé le 27 octobre 1954.

Marilyn est avide de respectabilité selon ses dires, elle rêve d'un foyer, d'enfants, d'une vie normale en parallèle à sa carrière. Cela semble bien sûr assez difficile à concilier. Celle qui reçoit ± 250 demandes en mariage par semaine entreprend de soigner son image de marque et part à New York suivre les cours de l'"Actors Studio" dirigé par Lee Strasberg. Elle y recueille beaucoup de satisfactions et de gratifications tant elle se montre bonne élève.

À l'époque on la voit beaucoup au bras de Marlon Brando. C'est aussi à cette période que s'amorce sa relation avec Arthur Miller. Auteur dramatique, marié et père de 2 enfants, celui-ci obtient le divorce d'avec sa femme le 11 juin 1956 et épouse Marilyn le 29 juin 1956 (mariage civil). Le 1er juillet eu lieu une cérémonie juive traditionnelle, Marilyn s'étant convertie au Judaïsme. Toujours en recherche d'une "vraie" famille, elle s'intègre totalement à la cellule familiale de Miller, ses 2 enfants et ses parents. L'été 1956 passé à Amagansett fut l'époque la plus heureuse de la vie de Marilyn. En Juillet elle se découvre avec joie enceinte mais c'est un bonheur de courte durée car il s'agit d'une grossesse extra-utérine qu'il faut interrompre au grand désespoir de Marilyn qui sombre dans la dépression. A deux reprises on la sauve d'overdoses de barbituriques.

Le métier d'écrivain de Miller l'oblige à une certaine solitude qui au début, semble convenir à Marilyn, mais à la longue, l'isolement lui pèse et Miller insiste pour qu'elle accepte le tournage de "Certains l'aiment chaud". Sur les plateaux de cinéma elle agace tout le monde par ses caprices et aussi ses nombreux retards. Fin décembre, elle fait une fausse couche et même le triomphe de "certains l'aiment chaud" ne la sort pas de sa déprime. Son couple se détériore. Pendant le tournage du film "Le milliardaire" le bruit court d'une idylle entre Marilyn et Yves Montand. Il est plus probable que Marilyn ait eu un béguin pour lui mais qu'il n'ait pas voulu de cette aventure. Pendant le tournage du film "Les désaxés" spécialement réécrit par Miller pour Marilyn, les relations du couple vont de mal en pis. Ils se séparent en novembre 1960. Le divorce sera prononcé le 20 janvier 1961. Suit alors une longue période de dépression. Séjours en clinique, abus d'alcool et de médicaments.

Début 1962 Marilyn à (probablement) une liaison avec Robert Kennedy. Cela semble lui remonter le moral, elle entame le tournage d'un autre film. Il est plus que possible qu'elle ait eu aussi une liaison avec le Président Kennedy. Paradoxalement, après sa mort, on trouvera une lettre inachevée adressée à Joe DiMaggio dans laquelle elle lui fait part de son intention de se remarier avec lui...

En mai 1962, elle est conviée à chanter "Happy Birthday" au Madison Square Garden pour l'anniversaire du Président Kennedy. Mais elle l'interprète à sa manière en chantant, susurrant, haletant... Ce à quoi le Président répondit : "Après d'aussi douces paroles, je peux prendre ma retraite". Le tournage de "Quelque chose doit craquer" est interrompu en juin 1962, Marilyn étant trop épuisée physiquement ne peut continuer. Elle sera contrainte ainsi que Dean Martin son partenaire (qui prend sa défense) à payer des dommages et intérêts à la Fox pour rupture de contrat.

Le matin du 5 août 1962 on découvre Marilyn morte à son domicile. Officiellement l'enquête conclut à un suicide, mais saura-t-on jamais ce qui s'est réellement passé? Plus de 30 ans ont passés et le mythe Marilyn est toujours bien vivant.

Source :
www.a525g.com/.../525g.com/cinema/marilyn-monroe.php
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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 16:59
Biographie de RAINIER III DE MONACO :  
441ème
RAINIER III DE M...
1923 - 2005
Découvrez la biographie de RAINIER III DE MONACO
Score : 74 032
Homme d'état et Prince (Monégasque)
Né le 31 mai 1923
Décédé le 06 avril 2005 (à l'âge de 81 ans)

Le prince Rainier III a régné pendant plus de 55 ans sur la Principauté de Monaco, la plus grande longévité sur le trône en Europe. Il était aussi la tête couronnée la plus âgée encore en exercice en Europe. Il est né le 31 mai 1923 de la princesse Charlotte de Monaco et du prince Pierre de Polignac, devenu Grimaldi par ordonnance du 18 mars 1920. Il effectue sa scolarité en Grande-Bretagne au collège Summerfield, en Suisse au collège du Château de Rosey et en France, notamment à Montpellier (Hérault). Après son baccalauréat, il intègre l'école des Sciences politiques de Paris. Le 28 septembre 1944, il s'engage comme volontaire au titre "étranger" dans l'armée française et prend part à la campagne d'Alsace dans l'état-major du 2ème corps d'armée commandé par le général Joseph de Montsabert au sein de l'armée de Lattre.

C'est le 19 novembre 1949 que le prince Rainier, alors âgé de 26 ans, succède à son grand-père, le prince Louis II, décédé le 9 mai précédent et dont la fille aînée, la princesse Charlotte, a renoncé à régner cinq ans plus tôt. Il se marie le 18 avril 1956, avec miss Grace-Patricia Kelly, née le 12 novembre 1929 à Philadelphie (Etats-Unis), star de Hollywood. Trois enfants sont nés de cette union: la princesse Caroline, le 23 janvier 1957, le prince héréditaire Albert, le 14 mars 1958, et la princesse Stéphanie, le 1er février 1965. Ses filles lui ont donné sept petits-enfants.

La princesse Grace disparaît tragiquement le 14 septembre 1982 dans un accident de voiture sur les hauteurs de Monaco. La princesse Stéphanie est grièvement blessée. Le règne de Rainier III a été marqué par le développement économique et touristique de la Principauté.

Les terres gagnées sur la mer (le quart de la surface originelle), les grands travaux portuaires, la nouvelle gare, la construction de salles de congrès et de multiples buildings ont valu à Rainier III le surnom de "prince bâtisseur". Il signe en mai 1963 de nouveaux accords de voisinage avec la France, en particulier sur la réglementation douanière et les dispositions fiscales.

En 1966, son gouvernement renforce son autorité sur les jeux, un des grands atouts de Monaco, en rachetant à Aristote Onassis ses parts dans la Société des bains de mer (SBM) afin d'en devenir l'actionnaire majoritaire. En 1999, il fête avec simplicité ses 50 ans de règne au milieu de la population monégasque et de sa famille au grand complet, deux ans après avoir célébré en grande pompe le 700ème anniversaire de l'arrivée de la dynastie Grimaldi sur le Rocher. Juste avant les fêtes de fin d'année, Rainier, qui avait subi un pontage aorto-coronarien en 1994, est de nouveau opéré d'une dilatation anévrysmale de l'aorte, puis se soumet le 2 février 2000 à une ablation partielle du poumon pour contrôler une tumeur.

Le souverain prend alors du champ avec les affaires courantes déléguant notamment ses déplacements à l'étranger à son fils Albert. Très fatigué, le souverain a été admis à plusieurs reprises, entre 2002 et 2005 au centre cardio-thoracique, pour y subir des examens à la suite d'un état grippal et d'une fatigue générale. Sa dernière intervention dans la vie du Rocher remonte à décembre 2002 lorsqu'il mit son veto au parrainage de l'AS Monaco par la société "Fedcom Invest", jugeant que cette dernière n'apportait pas les "garanties nécessaires", notamment sur le plan financier.

Source :
permanent.nouvelobs.com/.../s.com/people/20050406.OBS3188.html
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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 20:08
martinstpierre1902ter.jpg 

LA MONTAGNE PELÉE

Le 8 mai 1902, à 7h 50, le volcan de la montagne Pelée émet une énorme détonation et réveille les habitants de Saint-Pierre, en Martinique. Quelques minutes plus tard, les 30 000 habitants de cette ville meurent, brûlés, asphyxiés. Par quel aveuglement collectif sont-ils restés à proximité d'une montagne qui, depuis plusieurs semaines déjà, donnait des signes flagrants d'entrée en activité ?

Le 8 mai 1902, à 7 heures du matin, les grondements de la montagne Pelée sont effrayants. Une masse de poussière noire gêne les habitants de la ville, les aveugle et les fait tousser.
Soudain, l'obscurité la plus complète enveloppe la rade. En même temps que s'élève un épais nuage de cendres, le volcan déverse abruptement des torrents de feu, de vapeur et de boue brûlante. Au centre de la cité, un souffle d'une incroyable puissance renverse les murs en pierre de la cathédrale et fait voler des toits et

mal, la cité compte 20 000 habitants environ; le 8 mai, elle en compte bien davantage, 10 000 personnes, peut-être, étant venues de la campagne et des bourgs alentour pour chercher un illusoire refuge contre la menace du volcan. Si bien que ce sont environ 30 000 personnes qui périssent dans la catastrophe de Saint-Pierre.
Dans la ville, au lendemain de la catastrophe, les sauveteurs ne retrouvent en effet que deux survivants : un prisonnier à l'abri dans sa cellule et un cordonnier enfermé dans son échoppe.

Où pourrait-on être mieux qu'à Saint-Pierre ?

La responsabilité des autorités dans la catastrophe est considérable. L'explosion du 8 mai, en effet, était tout sauf imprévisible. Dès le 25 avril, la montagne Pelée annonce son réveil par de petites explosions et des vomissements de cendres. Dans les jours qui suivent, l'activité volcanique s'intensifie avec des détonations de
plus en plus violentes, une forte odeur de soufre et une véritable pluie de cendres tombant en permanence sur Saint-Pierre. Le 5 mai, une sucrerie proche de la ville est détruite par la crue d'une rivière soudainement grossie par de l'eau bouillante, des cendres, de la terre et des rochers pesant jusqu'à 50 tonnes.

Malgré tous ces signes annonciateurs, nul ordre n'est donné d'évacuer la ville. Même, on laisse la population alentour se grouper à Saint-Pierre. C'est à peine si une vague enquête est organisée, qui conclut à l'absence de tout danger sérieux. La vérité est que, des élections devant avoir lieu, l'évacuation de la ville obligerait à les repousser, ce qui provoquerait un coût considérable et des tracas pour l'administration. Quoi qu'il en soit, l'inconscience est telle que, le 7 mai — veille du jour
de la catastrophe —, le rédacteur du journal les Colonies peut écrire : « Où pourrait-on être mieux qu'à Saint-Pierre ? Ceux qui envahissent Fort-de-France s'imaginent-ils qu'ils y seront plus en sécurité si la terre se met à trembler?


C'est une conclusion stupide contre laquelle il faut mettre tout le monde en garde. » L'éruption, après le 8 mai, continue pendant plus d'une année. Le 30 août 1902, une nouvelle «nuée ardente» dépasse en intensité celle du 8 mai, dévastant une superficie deux fois plus importante et tuant encore mille personnes dans le village de Morne Rouge. Au total, une soixantaine de nuées, d'intensités variables, sont émises entre 1902 et 1903.  

Nuée ardente

Le terme «nuée ardente» a été proposé par le volcanologue français Albert Lacroix, venu étudier l'éruption de la montagne Pelée en 1902. Il décrit une «émulsion de matériaux solides dans un mélange de vapeur d'eau et de gaz à haute température». La nuée ardente est toujours constituée de deux parties : - à la base, une avalanche incandescente dense faite de matériaux solides ou pâteux enveloppés dans une atmosphère de gaz et d'air comprimé à haute température; - au-dessus, faisant corps avec l'avalanche, un imposant nuage ardent turbulent constitué de cendres brûlantes soulevées par la chaleur, l'air et les gaz qui se détendent et s'élèvent en grosses volutes qui roulent les unes sur les autres. C'est la partie la plus visible du phénomène — celle qui lui donne son nom. 

Journal d'une catastrophe

Emile Bené, originaire de. Saint-Pierre, se trouve sur un bateau au large de la Martinique lorsque le volcan entre en éruption :
« 8 mai, les grondements de la montagne sont effrayants et la masse de poussière nous gêne, nous aveugle et nous fait tousser. [...] Il est 7 h 30 [...]
Quelaue chose est dans l'air. Brusquement l'ingénieur Cégou attire notre attention sur deux éclairs comparables à des étincelles électriques, éclairs
gigantesques, très longs oui sillonnaient l'atmosphère, se dirigeant du sommet de la montagne vers la baie de Saint-Pierre. Nos regards sondent
la masse sombre. Vers l'est, nous voyons un feu. Je dis à mes amis : "On devient prévoyant chez moi, voyez, on a laissé le phare allumé". Je cours dans ma cabine, je vais prendre mes jumelles. Trente secondes après, je suis de retour sur le pont et je cherche le feu en question. Mais au lieu d'un seul, je vois toute la côte illuminée. Le flanc de la montagne est rouge, comme en fusion. Quelque chose me serre les tempes et la gorge; il n'y avait plus à
hésiter: la ville de Saint-Pierre brûlait. »


Cité dans Ph. Ariès, Ch. Daney, E. Berté Catastrophe à la Martinique Archives de la Société de géographie, 1981.

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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 15:46
Biographie de Gérard OURY :
199ème
Gérard OURY
1919 - 2006
Découvrez la biographie de Gérard OURY
Score : 161 695

Acteur, Artiste, Cinéaste et Scénariste (Francais)
Né le 29 avril 1919
Décédé le 20 juillet 2006 (à l'âge de 87 ans)

Gérard Oury vient au monde à Paris en 1919. Sa mère, journaliste à Paris Soir, lui a beaucoup appris. De fait, elle vivait au milieu de nombreux artistes. Son père, Serge Tenenbaum était un violoniste classique, un grand artiste, très cultivé. Bien que ses parents se soient séparés alors que Gérard était très jeune, il eut une enfance comblée, notamment grâce à sa mère et sa grand-mère.

A 17 ans, il veut faire l'acteur et s'inscrit au cours Simon. Par la suite, il entre au Conservatoire: sur 500 candidats, il furent cinq à être reçus, dont Bernard Blier et François Perrier. Il y suivait les cours de Louis Jouvet en auditeur libre, ce qui influencera beaucoup sa vie. Sur les planches et à l'écran, il est l'interprète de personnages souvent antipathiques. Lorsqu'il passe derrière la caméra (pour épater Michèle Morgan), il réalise des films à dominante noire: La Main chaude, La Menace, Le Crime ne paie pas. Sur le tournage de ce dernier, il dirige un comédien encore peu connu qui lui dira: "Tu es un auteur comique et tu ne parviendras pas à t'exprimer vraiment que lorsque tu auras admis cette vérité-là". Gérard Oury l'admet, car il se fie à l'intuition de... Louis de Funès! Et Le Corniaud, La Grande vadrouille, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob jalonneront l'irrésistible ascension vers la renommée de Gérard et de Louis dont on ne sait lequel est le Pygmalion de l'autre. Le Corniaud sera donc son premier film comique, et un vrai succès.

Pourtant, rien ne le laissait présager. Au lieu d'être tourné en trois mois comme prévu, le tournage dura six mois. Les mauvaises langues racontaient qu'il allait ruiner son producteur, Robert Dorfmann. Pour La Grande vadrouille, sa fille, Danièle Thompson, participera à l'écriture de ce film qui aura un succès encore plus grand avec 17 millions d'entrées! Talentueux entrepreneur de gags, à l'échelle industrielle et internationale, Oury est un créateur de spectacles "haut de gamme". C'est aussi un artiste qui inscrit ses films dans l'air de leur temps, comme avec Le Schpountz. Si cet air est vicié par les relents du racisme et de l'intolérance, son comique, alors salubre, est fraternel...

Source :
www.cinemapassion.com/.../isateur-G%C3%A9rard%20OURY-871.html

Biographie de Tino ROSSI :
179ème
Tino ROSSI
1907 - 1983
Découvrez la biographie de Tino ROSSI
Score : 186 323

Artiste, Chanteur et Musicien (Francais)
Né le 29 avril 1907
Décédé le 26 septembre 1983 (à l'âge de 76 ans)

Difficile d'imaginer aujourd'hui à quel point Tino Rossi fut une star. Après des débuts de latin lover à la voix sensuelle dans les années 30, il devint jusqu'à sa mort le symbole du chanteur familial, roi de l'opérette puis éternel interprète de "Petit papa Noël", refrain obligé des 25 décembre d'antan. Constantino Rossi est natif de Corse, origine sur laquelle il construira une partie de sa carrière. Il voit le jour le 29 avril 1907 à Ajaccio. Ses parents, Eugénie et Laurent, tailleur, élèvent huit enfants, quatre garçons et quatre filles. Son père espère que Constantin, dit Tintin puis Tino, aura le goût de reprendre l'affaire familiale. Mais très jeune, le jeune garçon développe une passion du chant doublée d'une voix exceptionnelle. C'est à l'église qu'il fait ses premières armes vocales.

Jeune homme, il part sur la côte d'Azur pour participer avec succès à des concours amateurs. Mais pour vivre, il travaille au service des hypothèques de Nice. Il rencontre sa première épouse, Annie, une violoniste et devient père d'une petite Pierrette. Mais cette relation dure peu et il retrouve la Corse où ses parents le font entrer comme changeur au casino d'Ajaccio.

Toujours titillé par le virus du chant et du succès, il retraverse la Méditerranée pour Marseille. Là, il passe quelques temps à errer entre Aix-en-Provence et la cité phocéenne, avec cependant un engagement au casino d'Aix, toujours comme changeur. C'est à cette époque, en 1929, qu'il rencontre P'tit Louis, un tourneur qui repère sa voix, sa présence et son succès certain auprès du public féminin. Tino commence alors une série de galas dans la région.

Un représentant des disques Parlophone lui propose de venir à Paris enregistrer quelques titres. C'est ainsi que Tino Rossi découvre la capitale en 1932 et sort un tout premier 78 tours de deux titres : "O Ciuciarella" et "Ninni Nanna". Si ce disque ne rencontre guère de succès, ce petit intermède parisien le propulse sur les scènes de la côte et en particulier de l'Alcazar de Marseille, lieu de passage obligé des vedettes du moment pour conquérir le sud du pays. Il donne ensuite une série de récitals sur la même affiche que Berthe Sylva, célèbre interprète des "Roses blanches".

En 1933, c'est le label Columbia qui offre un contrat à Tino Rossi. Son profil à la Rudolph Valentino et sa voix langoureuse correspondent à la mode du moment. Dès cette époque, il fait de nombreuses apparitions au cinéma. Mais c'est au music-hall qu'il devient une vedette. En 1934, il monte sur la prestigieuse scène de l'ABC. Lorsque Henri Varna, directeur du Casino de Paris monte sa revue "Parade de France" consacrée aux folklores régionaux, il cherche tout naturellement un chanteur corse. Tino Rossi est engagé et décide de chanter des titres signés de l'auteur provençal Vincent Scotto. La première a lieu le 14 octobre 1934 et c'est une ovation. C'est finalement en retrouvant ses origines que le succès survient. Ce premier triomphe est suivi d'une tournée avec Gilles et Julien ainsi que de la grande chanteuse Damia.

L'année suivante, il retrouve la scène pour le spectacle "Tout Paris chante". Il devient un des artistes les plus demandés pour les revues et autres comédies musicales. Une tête d'affiche. Dans la foulée, il enregistre de plus en plus de disques et vend un demi million d'exemplaires de la chanson "Adieu Hawaï". Dans les années 30 la radio envahit les foyers et permet aux artistes de bénéficier d'une audience nationale qui se répercute tout naturellement sur les ventes de disques. Dans le cas de Tino Rossi, sa réussite tient aussi à son physique et c'est le cinéma qui va finir d'en faire une immense vedette.

En 1936, après quelques rôles de figuration, il tourne dans "Marinella" de Pierre Caron, un film écrit pour lui. Ce film chantant et aux accents du sud permet au public de découvrir le visage de jeune premier de Tino Rossi qui s'installe ainsi dans la cour des grandes stars du moment. La chanson titre est un énorme succès. Idem l'année suivante avec "Naples au baiser de feu" de Augusto Genina avec Viviane Romance et Mireille Balin. Séducteur à l'écran, il l'est aussi dans la vie. Sa romance avec la comédienne Mireille Balin fait la une des journaux de l'époque. En 1938, c'est ensemble qu'ils embarquent à bord du paquebot Normandie en direction des Etats-Unis. Il y donne quelques récitals ainsi qu'au Canada et surtout, un de ses titres "Vieni Vieni" est classé 28 semaines dans les meilleures hits américains.

Le cinéma s'empare de Tino Rossi. Il joue dans d'innombrables films dont peu sont mémorables. Le principe est toujours le même, une romance, chansons et soleil. Les scénarii sont prétextes à mettre en valeur son physique. En 1941, il apparaît dans "Fièvres" de Jean Delannoy. C'est cette année-là qu'il rencontre Lilia Vetti, une jeune danseuse. Elle sera la femme de sa vie et son épouse à partir de 1947 au grand dam de ses admiratrices.

La Seconde Guerre mondiale n'affecte pas le cours de sa carrière. Il tourne de nombreux films plus qu'il ne chante. Mais dès la fin de la Guerre, c'est avec une chanson, "Petit Papa Noël" qu'il marque les esprits. Et pourtant le titre est bien innocent. Il l'interprète pour la première fois en 1946 dans le film "Destin" de Richard Pottier. Mais "Petit Papa Noël" (écrit par Raymond Vinci et Henri Martinet) va devenir un classique des Fêtes, la chanson que tous les enfants chantent, que toutes les familles reprennent. Le disque, réédité toutes les fins d'année depuis cette époque, bat chaque fois des records de vente jusqu'à atteindre le score exceptionnel de 30 millions d'exemplaires en quelques dizaines d'années.

En 1947, l'année de son mariage, Tino Rossi retourne au Canada où il est accueilli triomphalement par une poignée d'admiratrices. L'année suivante on le voit dans le rôle du compositeur Franz Schubert dans "la Belle meunière" de Marcel Pagnol. Il y apparaît aux côtés de son épouse Lilia qui la même année donne naissance à un fils, Laurent.

Pendant toutes ces années, entre les films, les tournées, les revues, Tino enregistre sans arrêt. Romances, tangos, sérénades, chansons corses ou sud américaines, fort souvent sur l'inépuisable thème des amours, ses chansons, reprises ou originales, commencent à former un immense répertoire.

A partir des années 50, c'est sur scène que Tino Rossi va s'illustrer en devenant une star de l'opérette. Il apparaît toujours au cinéma mais s'en éloigne petit à petit. Citons simplement son rôle de gondolier dans "Si Versailles m'était conté" de Sacha Guitry en 1954 dans lequel se croise tout le gratin de la chanson et du cinéma de l'époque.

C'est avec "Méditerranée" en 1955 qu'il démarre une longue série de succès scéniques. Monté au Théâtre du Châtelet, cette opérette aux saveurs de lavande tient l'affiche jusqu'en 1957, immédiatement suivie de "Naples au Baiser de feu" montée à Mogador. Une longue tournée mène ce répertoire ensoleillé sur les scènes européennes. Tino Rossi est une vedette dans de nombreux pays. Il symbolise à lui seul une facette de la France un peu stéréotypée, celle de la séduction et de la Côte d'Azur. En 1963, nouveau triomphe avec "le Temps des guitares" à l'ABC puis en 1969 avec "le Marchand de soleil" de nouveau à Mogador.

Tino Rossi est un artiste installé dans une confortable carrière. Après une ultime apparition dans "l'Ane de Zigliara" en 1970, il déserte définitivement les plateaux de cinéma. Il est en revanche fort souvent invité à la télévision dans de nombreuses émissions de variété. Agé, il donne de moins en moins de concerts. Mais en 1976, le chapiteau du cirque Jean-Richard est le décor d'une série de récitals dans le jardin des Tuileries au centre de Paris.

A 75 ans, Tino Rossi monte sur la scène du Casino de Paris pour célébrer 50 ans de carrière et faire ses adieux. Il y reste trois mois face à une salle pleine chaque soir. Alors qu'il vient de signer un nouveau contrat de 5 ans sur le label Pathé Marconi, il succombe à un cancer le 26 septembre 1983 dans son appartement de Neuilly-sur-Seine près de Paris.

Tino Rossi a pendant 50 ans chanté un répertoire acidulé où tout est rose et fleuri. Son parcours fut tranquille, à l'écart des engagements, mais avec ses 1000 chansons et ses 300 millions de disques vendus, Tino Rossi demeure indéniablement un des artistes les plus populaires du siècle.

Source :
www.rfimusique.com/.../Fr/ biographie/biographie_9029.asp

Biographie de Henri POINCARÉ :
499ème
Henri POINCARÉ
1854 - 1912
Découvrez la biographie de Henri POINCARÉ
Score : 36 834
Mathématicien, Physicien et Scientifique (Francais)
Né le 29 avril 1854
Décédé le 17 juillet 1912 (à l'âge de 58 ans)

Jules Henri Poincaré fut le plus grand homme de sciences de la fin du XIXè et du début du XXè, le plus grand de France, cela ne fait pas de doutes, et peut-être même du monde, même si, contrairement à ses homologues allemands, notamment Hilbert, il ne laisse pas d'école derrière lui. Mathématicien hors pair, touche à tout, il est aussi connu des physiciens pour ses études sur la stabilité du système solaire, mais aussi des cercles philosophiques pour ses réflexions sur les fondements des sciences.

Henri Poincaré est né le 29 avril 1854 à Nancy. Sa famille appartient à l'élite intellectuelle de la ville : son père est neurologue et professeur à la faculté de Médecine, son cousin, Raymond, sera Président de la République de 1913 à 1920. Les études de Poincaré sont brillantes : plusieurs fois premier prix au Concours Général, bachelier ès lettres, bachelier ès sciences. En Mathématiques Spéciales, il se lie d'amitié avec Paul Appell, qui deviendra lui aussi un très bon mathématicien. Reçu à l'Ecole Normale Supérieure, et à l'Ecole Polytechnique, il opte pour cette dernière. Il y aura pour professeur Hermite.

Sorti ingénieur des Mines, Poincaré se consacre toutefois à la rédaction d'une thèse de doctorat qu'il défend le 1er octobre 1879. Gaston Darboux est notamment l'un des membres du jury, mais s'il loue un "théorème intéressant", il n'apprécie pas le travail de Poincaré à sa juste valeur.

Le 20 avril 1881, Henri épouse Louise Poulain d'Andecy, avec qui il aura 3 filles et un fils. Le couple s'établit à Paris car Henri vient d'être nommé maître de conférences à la Sorbonne. C'est le début d'une intense activité scientifique pour Poincaré. En 30 ans, il publie une trentaine de volumes, et près de 500 notes, articles ou longs mémoires. Ses travaux changeront totalement le paysage mathématique de son époque. Il crée notamment de toutes pièces la théorie des fonctions fuchsiennes, révolutionne l'étude des équations différentielles par ses études qualitatives de solutions.

C'est en 1889 que le nom d'Henri Poincaré devient vraiment connu de tous. Il reçoit en effet le prix du roi Oscar pour un brillant mémoire sur le problème des 3 corps. Le roi Oscar est le roi de Norvège et de Suède, un passionné de mathématiques. Il décide d'offrir un prix de 2500 couronnes à une "découverte importante dans le domaine de l'analyse mathématique supérieure". Le jury est composé de Weierstrass, Mittag-Lefflet, Hermite, et c'est le mémoire de Poincaré qui les impressionne le plus. Pourtant, il comportait une erreur que le jeune mathématicien Phrägmen détecte alors qu'il prépare le manuscrit pour l'imprimeur. Cette erreur obligera Poincaré à procéder à de profonds remaniements dans son mémoire, et aussi à rembourser les frais d'impression du premier mémoire, une somme supérieure de quelques mille couronnes au prix qu'il avait reçu. Mais comme souvent en mathématiques, les erreurs sont fécondes, et celle-ci permit à Poincaré d'ouvrir la porte de la théorie du chaos.

Poincaré était également un philosophe des sciences reconnu. Dans La Science et l'hypothèse, publié en 1902, il affirme le rôle essentiel du principe de récurrence. Plus tard, il interviendra dans la crise des fondements des mathématiques, s'opposant aux idées de Hilbert et de Russell. Le 28 juin 1909, il entre à l'Académie Française, privilège rare pour un scientifique. Il décède le 17 juillet 1912 d'une hypertrophie de la prostate.

Source :
www.bibmath.net/.../x.php3?action=affiche&quoi=poincare



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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 09:02
Biographie de Eugène DELACROIX :  
300ème
Eugène DELACROIX
1798 - 1863
Découvrez la biographie de Eugène DELACROIX
Score : 105 796
Artiste et Peintre (Francais)
Né le 26 avril 1798
Décédé le 13 août 1863 (à l'âge de 65 ans)

"Peintre français, fils du conventionnel Charles Delacroix, né à Charenton-Saint-Maurice le 26 avril 1798, mort le 13 août 1863. Par sa mère, Eugène descendait de Aben, un élève distingué de Boulle, et était allié aux Riesener dont le père a signé tant de chefs-d'œuvres du meuble et le fils Henri des tableaux estimés. Dès son enfance, Eugène Delacroix ne révéla pas comme tant d'autres des dispositions spéciales et exclusives pour la peinture : après de solides études au lycée Louis-le-Grand, il montra, ce qui est plus intéressant, un don général pour l'art; c'est la musique qui sembla l'attirer de préférence, et toute sa vie il resta amoureux de cet art, auquel sa violente passion pour la peinture, qui se manifesta bientôt, put seule l'arracher. En 1815 (il avait dix-sept ans), il souhaitait, en faisant de la musique, son étude préférée, acquérir quelques notions de peinture, et par son oncle Henri Riesener il se fit présenter à Guérin; mais il inspira peu de sollicitude à son maître, et les palmarès de l'École des beaux-arts furent sur son nom d'un mutisme peu encourageant. Pourtant une toile, Dames romaines se dépouillant pour la patrie (1818), offre déjà un certain intérêt. Vers cette époque, il gagnait quelque menu argent à faire des lavis industriels et en 1819, devenu orphelin, il tomba dans les plus grands embarras pécuniaires.

En 1822, malgré le mauvais vouloir de son maître Guérin, il envoie au Salon le Dante et Virgile qui y obtient le plus grand succès que puisse désirer un artiste : des admirations enthousiastes et un déchaînement de critiques injustes; succès qui ne l'empêchait pas (y contribuant peut-être, au contraire) d'obtenir cette même année 1822 la dernière place dans le concours pour le prix de Rome, échec peu fait pour le tirer d'une situation toujours embarrasée, à laquelle il résistait avec les profits de caricatures et de lithographies, continuant de travailler avec une énergie croissante. En 1824 il expose Le Massacre de Scio qui accentue encore la tempête qu'avait soulevée son premier Salon.

Théophile Gautier seul en parle avec une admiration sans réserves, mais Delécluze, H. Beyle, M. Thiers ne ménagent par leurs restrictions : pour l'un il fait trop horrible cette scène d'horreur; pour l'autre, il y a là trop peu de souci du beau; pour celui-ci, enfin, le soin d'éviter l'académique lui fait fuir la ligne simple et harmonieuse. De cette époque datent Le Tasse dans la maison des fous, L'Empereur Justinien composant ses Institutes, Marino Faliero, et enfin les lithographies de Faust qui lui valent de sincères et chauds éloges de Goethe.

Mais, nous voici en 1828, et il nous faut ajouter une forte de plus à ce terrible crescendo qui augmente sans cesse avec l'œuvre d'Eugène Delacroix et qui s'accentue avec l'apparition du Sardanapale exposé cette année-là. Quelques échantillons des brocards qui tombèrent dru sur l'artiste égayeront cette biographie : « Eugène Delacroix est devenu la pierre de scandale des expositions. » (M. Vitet) « La majeure partie du public trouve ce tableau ridicule. » (Moniteur universel) « Que M. Delacroix se rappelle que le goût français est noble et pur et qu'il cultive Racine plutôt que Shakespeare. » (Ibid.) « L'œil ne peut y débrouiller la confusion des lignes et des couleurs… le Sardanapale est une erreur de peintre. » (Delécluze) Et tutti quanti. Cependant, cette année-là, après une brouille momentanée avec le directeur des beaux-arts, il est chargé par le ministre de l'intérieur de peindre La Mort de Charles le Téméraire, et le duc Louis-Philippe d'Orléans lui commande Richelieu disant la messe. De la même année La Bataille de Nancy, quelques peintures religieuses et des portraits, entre autres celui de Mme Simon.

Au Salon de 1831, L'Évêque de Liège soulève peu de discussions, mais La Liberté guidant le peuple les fait renaître. Delécluze se rallie un peu, mais Ambroise Tardieu lutte par son acrimonie contre le bon vouloir manifeste de Gustave Planche. Quoi qu'il en soit, cette exposition eut un résultat appréciable et tangible : Delacroix fut décoré. C'est à ce moment qu'il commence une série de tableaux de combats, entre autres Poitiers, Taillebourg (1831), qui le font traiter de Rubens manqué; et suivie par des toiles historiques : Charles-Quint au monastère de Saint-Just, Boissy d'Anglas et Mirabeau et Dreux-Brézé. – En 1832, Delacroix quittait Paris et s'en allait demander un renouveau d'inspiration aux pays de soleil.

Il traverse le Maroc, puis revient en Espagne, et c'est à ces voyages que l'on doit la Fantasia arabe, Rencontre de cavaliers maures et Les Femmes d'Alger dans leur appartement. La seconde de ces toiles était refusée par le jury du Salon en 1834 et Delécluze blâmait sévérement Les Femmes d'Alger. Les années qui suivent se passent dans une production effrénée et il semble que Delacroix ait fait cette sublime gageure d'accumuler les chefs-d'œuvre. L'Institut, au reste, lui ferme obstinément les portes et ce n'est qu'en 1857, au bout de vingt ans, qu'il réussit à être élu après avoir produit des centaines de toiles presque toutes de premier ordre : La Barque de don Juan, Les Croisés à Constantinople (commandé pour le musée de Versailles), la décoration du salon du roi à la Chambre des députés, etc. Depuis 1849 : Les Disciples d'Emmaüs, La Chasse aux lions (musée de Bordeaux), etc. [...] – Delacroix reçut des critiques de tels assauts que forcément il devait devenir polémiste. On a de lui des pages curieuses sur son art et ses lettres sont du plus haut intérêt pour le critique et le psychologue.

Avec ses erreurs et ses défauts, Delacroix reste le peintre le plus considérable du siècle. Cette fécondité extraordinaire dans le nombre des productions a son analogie dans la nature de son œuvre elle-même : l'érudition considérable du peintre d'histoire, la profondeur du psychologue et la fougue des passions humaines sont pousées à un tel degré d'intensité que tout d'abord devant une toile de Delacroix c'est l'étonnement qui précède l'admiration; mais celle-ci suit de près. La maestria dans les effets de lumière, l'agencement savant et harmonieux des lignes, la splendeur du décor vous empoignent, et c'est à peine si parfois une petite négligence échappée à ce génie tout entier requis par l'idée, vient apparaître comme pour nous rappeler que l'absolue perfection n'est pas de l'homme. Néanmoins c'est avec justice qu'on l'a appelé le maître de l'école française.

Source :
agora.qc.ca/...//mot.nsf/Dossiers/Eugene_Delacroix
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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 18:01
Biographie de LOUIS IX :
301ème
LOUIS IX
1214 - 1270
Découvrez la biographie de LOUIS IX
Score : 105 141
Homme d'état, Religieux, Roi et Saint (Francais)
Né le 25 avril 1214 (approximativement)
Décédé le 25 août 1270 (à l'âge d'environ 56 ans)

Fils de Blanche de Castille et Louis VIII (Coeur de Lion)
Frère de Isabelle, Philippe, Jean, Alphonse de Poitiers, Philippe Dagobert, Etienne, Charles Ier d'Anjou et Robert Ier d'Artois

Cet aîné des cinq fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, qui n'a que douze ans à la mort de son père, règnera sous la régence de sa mère de 1226 à 1236. Cette dernière, très pieuse, lui enseignera comment devenir un bon chevalier chrétien, capable de discuter de théologie et de conduire une armée, d'imposer sa volonté aux barons après avoir lavé les pieds des pauvres.

Louis VI épousera Marguerite de Provence, fille aînée de Raymond Béranger IV, le 27 mai 1234. Il n'a que dix-neuf ans et elle n'en a que treize. La reine Blanche exercera son influence sur le gouvernement d'un royaume, dont elle sera encore régente pendant la croisade, jusqu'à sa mort qui interviendra en 1252. L'épouse du roi, qui lui donnera onze enfants, sera tenue à l'écart du pouvoir par un roi peu désireux de voir les intérêts de la maison de Provence interférer dans la politique française.

Saint Louis, sensible aux difficultés de l'Orient latin, aidera l'empereur byzantin Jean de Brienne en 1241, en lui achetant les reliques de la Passion pour lesquelles il fera construire dans son palais la Sainte-Chapelle. Il remportera deux victoires à Taillebourg et à Saintes en 1242, contre les seigneurs d'Aquitaine soutenus par Henri III. Après une ultime révolte du comte de Toulouse, Raymond VII, le Traité de Lorris de 1243 marquera la soumission définitive de la France méridionale et la confirmation de l'organisation nouvelle du Languedoc décidée par la reine Blanche et le cardinal de Saint-Ange dès 1229.

Louis IX sera respecté en Europe, dès le début de son règne, pour sa fermeté et sa sagesse. Il tentera de mettre fin à l'hostilité de Frédéric II envers Innocent IV qu'il protégera sans adhérer pour autant à la politique guelfe. Il sera désigné comme arbitre dans le litige entre la Flandre et l'Hainaut, conclue par le "dit" de Péronne du 24 septembre 1256, puis entre la Navarre et la Bretagne, la Bourgogne et Chalon, Bar et la Lorraine, la Savoie et le Dauphiné.

Le roi tombera gravement malade en 1244. Il s'engage à partir en Croisade en cas de guérison. Rétabli, il entreprend les préparatifs de la septième Croisade, malgré l'avis défavorable du pape Innocent IV en désaccord avec l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Les Turcs Khawarezmiens prennent Damas en juin 1244, puis Jérusalem le 11 juillet. La ville sainte sera pillée et incendiée. Jérusalem ne pourra pas être reprise par les croisés et restera sous la tutelle de princes ayyoubides égyptiens.

Marguerite déménagera et deviendra indépendante en 1247. Elle survivra à son époux jusqu'en 1295. La croisade, partie d'Aigues-Mortes le 25 août 1248, se concentrera à Chypre dans un premier temps. Saint Louis y concluera un pacte de non-agression avec les ambassadeurs des successeurs mongols de Gengis Kahn. Ces derniers accepteront d'épargner les églises chrétiennes et recevront quelques cadeaux somptueux. Il considéreront ce geste comme un tribut de soumission. Le roi décidera de suspendre ses relations diplomatiques lorsque les Mongols exigeront le versement d'une somme annuelle identique.

La flotte des Croisés mettra les voiles pour Damiette, en Egypte, en 13 mai 1249. Ils trouveront une ville déserte qu'ils pilleront le 6 juin alors que saint Louis y pénétrait revêtu d'une simple bure de pèlerin. Les barons, sachant que le sultan Ayyoub d'Egypte était dans la phase finale d'une tuberculose, demanderont à Louis de poursuivre la conquête égyptienne en remontant le Nil jusqu'à Mansourah. Le sultan aurait alors proposé d'échanger la ville de Damiette contre celle de Jérusalem. Louis IX, qui ne voulait pas traiter avec un infidèle vaincu et mourant, refusera. Le sultan décèdera sur le chemin de Mansourah le 20 novembre 1249. Son convoi fera demi-tour et retournera au Caire. L'armée franque s'emparera de Mansourah le 10 février 1250. Elle sera rapidement anéantie par les Mamelouks turcs. Le fils du sultan, Touranshah, de retour de son expédition au Nord de l'Iraq, s'emparera et détruira l'essentiel de la flotte des Croisés. Louis IX se constituera prisonnier. Il sera guéri à Mansourah d'une sévère dysenterie par les médecins égyptiens. Le jeune sultan sera victime, le 2 mai 1250, d'un complot de ses officiers-esclaves fomenté par son chef turc arbalétrier dénommé Baibars.

Une ancienne épouse du sultan Ayyoub, Chajarat-ad-dorr, sera élue reine du sultanat d'Egypte pour sept ans Elle choisira un nouvel époux, qu'elle nommera sultan, tout en assurant l'exercice du pouvoir. Tous les Français seront libérés tandis que la rançon du roi sera fixée à 500.000 livres. Marguerite entrain d'accoucher d'un fils à Damiette, sera sauvée par une escadre génoise.

Blanche de Castille exigera des Templiers réticents le paiement de la rançon qu'ils accepteront finalement de payer par tranches annuelles. Le roi de France sera libéré sur parole le 13 mai 1250 mais ne pourra revenir en France que quatre années plus tard, après le paiement intégral d'une rançon qui sera finalement réduite d'un quart. Il imposera, de Saint-Jean d'Acre, une pénitence aux templiers pour les punir de leurs hésitations. Il mettra à profit son séjour de quatre années en Palestine et en Syrie franque pour réorganiser l'administration et le système défensif de la région et assurer ainsi quelques décennies de survie à l'Orient latin. Il nouera dans le même temps des relations diplomatiques assez illusoires avec Qubilaï, le successeur de Gengis Khan, en estimant qu'une telle alliance pouvait prendre l'Islam à revers.

Il apprendra, en 1252, le décès de sa mère Blanche de Castille. Louis IX, qui respectera sa parole, renviendra à Paris en 1254 après le paiement complet de la rançon. Son désir de Justice l'amènera alors à faire des concessions à ses voisins européens. Il renoncera à sa suzeraineté sur le Roussillon et la Catalogne au Traité de Corbeil, signé en 1259 avec le roi d'Aragon Jacques Ier. Ce dernier renoncera à ses droits sur les comtés de Toulouse et de Provence.

Le Traité de Paris, signé en 1259 avec Henri III, accordera la Normandie, le Maine, l'Anjou, et le Poitou à la France tandis que la Saintonge, l'Agenais, le Périgord et le Quercy seront restitués aux Anglais. Louis IX met ainsi un terme à l'annexion de son grand-père, Philippe II Auguste, au détriment de Jean sans Terre. Il se rangera ensuite du côté du roi anglais Henry III dans un conflit qui l'opposait à ses barons. La Mise d'Amiens de 1264 plongera l'Angleterre dans la guerre civile.

Louis IX multipliera les enquêteurs chargés d'entendre sur place les plaintes et de réprimer les abus de certains officiers royaux. Afin d'unifier le pays et imposer la prééminence royale, Louis IX décrétera, entre 1263 et 1266, que sa monnaie, au contraire de celle des barons, aurait cours dans tout le royaume. La création d'une grosse monnaie d'argent, le "gros tournois" valant douze deniers, assurera le succès de cette initiative. Le roi conduira une politique fiscal qui lui permettra de lever plusieurs tailles ainsi que des décimes sur le clergé qu'il avait précédemment défendu contre les excès de la fiscalité pontificale.

Saint Louis soutiendra les institutions capables de faire contrepoids aux puissances qui concurrençaient son pouvoir, notamment les évêques contre le pouvoir féodal et la papauté, puis les Dominicains et Franciscains contre l'épiscopat. Il assurera également l'indépendance des villes contre leurs seigneurs et ordonnera l'intervention de ses officiers pour limiter les abus financiers des oligarchies urbaines.

Poursuivant la politique matrimoniale de Blanche de Castille qui avait permis à Alphonse de Poitiers, frère du roi, de régner sur le comté de Toulouse, saint Louis obtiendra son autre frère Charles d'Anjou la main de l'héritière de Provence en 1246. Le roi acceptera en 1266, à la suite des manoeuvres d'Urbain IV et de Charles, que ce dernier accède au trône de Sicile. Cette intervention capétienne en Italie, qui allait impliquer la France dans la politique guelfe, sera également responsable en partie des erreurs de la croisade de 1270. Mal conseillé par son frère, saint Louis partira à la conquête de Tunis, accompagné du dauphin Philippe et de son épouse, Isabelle. Les troupes débarquent à Carthage 18 juillet et attendent l'arrivée de Charles d'Anjou et de ses barons. Ces derniers n'arriveront qu'après la mort de saint Louis, victime de la peste, qui interviendra le 25 août 1270. Philippe sera proclamé roi de France sous le nom de "Philippe III le Hardi". Ce dernier, qui avait fait voeu d'obéir jusqu'à l'âge de 30 ans à sa mère Marguerite en 1263, sera délié de son voeu par le pape le Bienheureux Grégoire X élu le 21 janvier 1271. Louis IX aura des funérailles nationales le 22 mai 1271 en la basilique Notre Dame de Paris. Louis IX sera vénéré comme un saint. Le pape Boniface VIII le canonisera le 11 août 1297, à l'issue d'une longue enquête et un procès de canonisation.

Source :
www.insecula.com/.../w.insecula.com/contact/A001621.html
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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 17:58
Biographie de Olivier CROMWELL :
488ème
Olivier CROMWELL
1599 - 1658
Découvrez la biographie de Olivier CROMWELL
Score : 40 038
Militaire (Anglais)
Né le 25 avril 1599
Décédé le 03 septembre 1658 (à l'âge de 59 ans)

Oliver Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 – Londres, 3 septembre 1658) est un militaire anglais qui règne sur l'Angleterre, sous le titre de Lord Protecteur, pendant les années 1640 jusqu'à sa mort en 1658. Cromwell naît à Huntingdon, ville de l'Est du pays, et étudie à l'Université de Cambridge. Il vit comme fermier-gentilhomme, membre de la gentry, jusqu'au début de la première guerre civile anglaise, en 1642, quand il mène ses ouvriers (en fait une armée recrutée par ses soins) au service du Parlement. Après son service militaire, il devient un homme politique remarqué, et il est le seul apparemment capable de gouverner après la mort du roi Charles Ier. En 1620, il épouse Elisabeth Bourchier, et obtient un siège au Parlement en 1628. Mais lorsque celui-ci est dissous, en 1629, il retourne gérer la fortune paternelle.

Lorsque la guerre civile (civil war) commence, en janvier 1642, il est convaincu que c'est le signe de Dieu pour la lutte contre l'épiscopalisme et la monarchie détachée des affaires puritaines. En 1643, il lève à ses frais (il a hérité en 1638 d'une riche propriété) une troupe de cavalerie organisée selon des principes démocratiques (officiers élus par la troupe, discussions idéologiques...) : les Ironsides (côtes de fer). Le 2 juillet 1644, il s'illustre dans la bataille de Marston Moor, et celle de Newbury, en octobre. Le Parlement le nomme Lieutenant-général.

En 1645, le Parlement le charge de réorganiser l'armée sur le modèle de ses propres troupes (c'est la New Model Army). Il bat les royalistes à la bataille de Naseby le 14 juin de la même année. Le 30 janvier 1647, les Écossais, à qui le roi s'était rendu le 5 mai 1646, le livrent au Parlement.

L'armée est divisée en deux camps : les Indépendants constitués par les officiers, et les Niveleurs composés par la troupe. Ceux-ci prônent un régime égalitaire. Cromwell est d'abord conquis par leurs idées. En 1648, Charles Ier s'enfuit de l'île de Wight, mais il est bientôt ramené à Londres. Le Parlement étant peu enclin à juger son souverain légal, Cromwell organise une purge dans ses rangs. Le procès a lieu du 20 au 27 janvier 1649), et Charles Ier est décapité, le 30 janvier. Le 16 décembre 1653, Cromwell proclame la République, ou Commonwealth et prend le titre officiel de Lord Protector of the Commonwealth.

Cromwell s'éteint à Londres le 3 septembre 1658, victime de la malaria ou d'un empoisonnement. Son fils Richard lui succède, mais pour très peu de temps car le général George Monk gouverneur de l'Écosse, craint que la nation ne sombre dans l'anarchie et cherche à rétablir la monarchie. En février 1660 Monck et son armée marchent sur Londres, et avec le soutien populaire, il force le Parlement à se dissoudre.

Charles II rentre à Londres et se fait couronner le 23 avril 1661. Pour venger la mort de son père, il fait exhumer le corps de Cromwell de l'abbaye de Westminster et le soumet au rituel d'exécution post-mortem, le 30 janvier, date anniversaire de l'exécution de Charles Ier. Son corps est jeté dans un puits, et sa tête exposée sur un pieu devant l'abbaye de Westminster jusqu'en 1685.

Source :
fr.wikipedia.org/.../.wikipedia.org/wiki/Oliver_Cromwell
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24 avril 2007 2 24 /04 /avril /2007 11:18
Biographie de Philippe PÉTAIN :
 
Homme d'état, Maréchal et Militaire (Francais)
Né le 24 avril 1856
165ème
Philippe PÉTAIN
1856 - 1951
Découvrez la biographie de Philippe PÉTAIN
Score : 185 700

Décédé le 24 juillet 1951 (à l'âge de 95 ans)

Henri Philippe Benoni Omer Joseph Pétain (1856-1951) est un militaire et un homme d'État français, fait Maréchal de France en 1918.

Né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour dans le Pas-de-Calais, il meurt le 23 juillet 1951 à Port-Joinville durant son internement sur l'île d'Yeu en Vendée, où il est inhumé.

Comme chef militaire, le maréchal Pétain est généralement considéré comme le vainqueur de Verdun. Comme chef de l'État, son nom est associé à l'armistice de juin 1940 et au régime de Vichy qui a collaboré avec l'Allemagne nazie.

Ayant reçu une éducation catholique, il sert la messe comme enfant de chœur durant sa jeunesse. Impressionné par les récits de son oncle, qui a servi dans la Grande Armée de Napoléon, et très marqué par la guerre de 1870 alors qu'il a 14 ans, il décide d'être soldat.

À partir de 1876, il est élève à École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il y entre parmi les derniers (403° sur 412) et en sort en milieu de classement (229° sur 336). Il est affecté à différentes garnisons, mais ne participe à aucune des campagnes coloniales. En 1900, à l'école de tir de Châlons, il s'oppose au directeur, le colonel Vonderscher, pour qui l'intensité du tir prime la précision (sic). En 1919, ce colonel reconnaitra que Pétain avait vu juste.

En 1901, il occupe un poste de professeur adjoint à l'École de Guerre où il se distingue par des idées tactiques originales qui déplaisent à Foch. Il y retourne de 1904 à 1907 puis de 1908 à 1911 en tant que titulaire de la chaire de tactique de l'infanterie. Il s'élève alors violemment contre le dogme de la défensive prescrit par l'instruction de 1867, « l'offensive seule pouvant conduire à la victoire ». Mais il critique aussi le code d'instruction militaire de 1901 prônant la charge en grandes unités, baïonnette au canon. Les milliers de morts d'aout et septembre 1914 lui donneront raison.

Le 20 octobre 1912, il est le premier chef d'unité, à Arras, de celui qui deviendra le général de Gaulle, alors sous-lieutenant. En septembre 1913, amené à commenter la tactique du général Gallet, qui avait fait charger à la baïonnette des nids de mitrailleuses, il dit : « le général vient de nous montrer toutes les erreurs à ne pas commettre ». Ce qui lui vaut l'hostilité de la hiérarchie. Humiliés par la défaite de 1870, les États-majors se montrent volontiers bravaches et revanchards. On y prône la guerre à outrance. Pétain, lui, préconise la manœuvre, la puissance matérielle, le mouvement, l'initiative : « le feu tue ».

À 58 ans, en juillet 1914, le colonel Philippe Pétain s'apprêtait à prendre sa retraite après une carrière relativement médiocre, le ministre de la Guerre ayant refusé sa nomination au grade de général.

Dès le début de la Première guerre mondiale, à la tête d'une brigade d'infanterie, il se distingue en Belgique. Nommé général de corps d'armée, il réalise des actions d'éclat tout en se montrant soucieux d'épargner la vie de ses hommes dont il gagne le cœur.

En février 1916, c'est lui qui commande les troupes françaises à Verdun et son charisme n'est pas étranger à l'issue victorieuse du combat, même si la ténacité de ses troupes, comme, par exemple, celle du commandant Raynal au Fort de Vaux, en a été le facteur décisif. On notera cependant que sa vision stratégique de la bataille lui a permis de comprendre immédiatement que le meilleur soldat du monde, s'il n'est pas ravitaillé, évacué en cas de blessure, ou relevé après de durs combats, sera finalement vaincu. Pétain met en place une noria continue de troupes, d'ambulances, de camions de munitions et de ravitaillement sur ce qui va devenir la « voie sacrée ». Comprenant la valeur de l'aviation dans les combats, il crée en mars 1916 la première division de chasse aérienne pour dégager le ciel au dessus de Verdun. Désormais, aux yeux de tous il est le « vainqueur de Verdun » même si cette appellation sera surtout exploitée plus tard, sous le régime de Vichy.

En 1917, le général Nivelle prend la tête des armées françaises, alors que Joffre n'était que le chef du front du Nord-Est. Le général Pétain est nommé chef d'état-major général, poste spécialement créé pour lui. Il s'oppose à Nivelle, apparemment peu économe du sang de ses hommes, contraste avec le pragmatisme de Pétain. Cela aboutit à la bataille du Chemin des Dames, à la mi-avril 1917 : 100 000 hommes hors de combat du côté français en une semaine. Bien que les Français aient tenu, le mécontentement gronde, provoquant des mutineries dans de nombreuses unités. Nivelle est renvoyé et Pétain se trouve être l'homme providentiel pour lui succéder et ramener la confiance des troupes en améliorant les conditions de vie des soldats, en mettant fin aux offensives mal préparées et en faisant condamner les mutins, dont seule une petite minorité fut fusillée malgré les exigences des hommes politiques. En octobre 1917, il prend le Chemin des Dames aux Allemands, par des offensives ne gaspillant pas la vie des soldats et toutes victorieuses.

Certains ont dénié à Pétain le titre mythique de « vainqueur de Verdun » et considèrent cette réputation comme due principalement à sa gestion du moral des combattants, grâce à ses mesures « humaines » et à sa volonté d'éviter les offensives inutiles, plus qu'à ses qualités militaires. Parmi eux, ont figuré Joffre, Foch et Clemenceau, qui ont reproché à Pétain son défaitisme.

Au début de 1918, il est à l'origine du retour de Foch, qui avait été renvoyé avec Nivelle. Il est désormais à l'origine de la coordination de toutes les troupes alliées, dont Foch est le chef suprême. En octobre 1918, il prépare une grande offensive qui aurait mené les troupes franco-américaines jusqu'en Allemagne. Prévue à partir du 13 novembre, elle n'a pas lieu puisque, contre son avis, Foch et Clemenceau ont accepté l'armistice demandé par les Allemands.

Après la victoire, Pétain est élevé à la dignité de maréchal de France le 19 novembre 1918. Il reçoit à Metz son bâton de maréchal le 8 décembre 1918.

En 1919, Pétain est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Le 14 septembre 1920, agé de 64 ans, il épouse civilement Eugénie Hardon, qu'il avait précédemment demandée en mariage en 1901, mais dont il n'eut pas de descendance.

En 1925-1926, des troupes françaises sous le commandement de Pétain, en campagne avec une armée espagnole (250 000 hommes au total), mènent une campagne contre les forces d'Abd el-Krim, chef de l'éphémère République du Rif, au Maroc; les forces franco-espagnoles sont victorieuses, grâce en partie à l'emploi des armes chimiques.

Le 20 juin 1929, il est élu à l'unanimité membre de l'Académie française, au 18e fauteuil, où il succède au maréchal Foch. Le 22 janvier 1931, il est reçu par Paul Valéry, dont le discours de réception - qui retrace sa biographie - rappelle et développe une phrase sur laquelle insistait Pétain : « le feu tue », et comporte des considérations sur la façon dont « la mitrailleuse a modifié durablement les conditions du combat à terre » et les règles de la stratégie. Le discours rappelle aussi les désaccords, dans le respect mutuel, entre Pétain et Joffre.

Le 9 février 1934, il est nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement Doumergue, fonction qu'il occupe jusqu'au renversement du cabinet le 8 décembre 1934. Il jouit alors d'une très grande popularité (en témoigne en 1935, la célèbre campagne lancée par Gustave Hervé intitulée « C'est Pétain qu'il nous faut »). Alors que Hitler commence à réarmer l'Allemagne, la France réduit son budget militaire. Cette courte expérience ministérielle le brouille avec le parlementarisme et le conduit à refuser toutes les sollicitations ultérieures.

Il préside par la suite le Conseil supérieur de la Guerre, où il laisse prévaloir la politique de guerre défensive et rejette les propositions de guerre offensive telles que celles du colonel de Gaulle préconisant la concentration de chars dans des divisions blindées. Les gouvernements de la fin des années 1920, à l'instigation des plus hautes autorités militaires, affectent d'importants efforts budgétaires à la construction des lignes de défense. L'adoption de cette stratégie (symbolisée par la couteuse, et de surcroit incomplète Ligne Maginot, puisque celle-ci fût arrêtée à la frontière belge) ne fut pas pour rien dans le résultat tragique de la Bataille de France. Pourtant Pétain semblera avoir oublié ces graves erreurs, quand il fera juger les "responsables" de la défaite, en imputant celle-ci exclusivement aux politiques. Après le succès de la guerre-éclair menée par les Allemands, grâce aux méthodes préconisées par de Gaulle et rejetées par les généraux français, Pétain ne pouvait plus ignorer que la débâcle de 1940 était due aux "grands chefs militaires", dont les autorités gouvernementales n'avaient fait que suivre les orientations stratégiques. Mais il n'avait pas manqué non plus, depuis plusieurs années, de juger perdue d'avance une nouvelle guerre contre l'Allemagne.

Le 2 mars 1939, Pétain est nommé ambassadeur de France en Espagne. Le 20 mars 1939, il présente ses lettres de créance au général Franco, chef de l'État espagnol, résidant alors à Burgos. Au nom du rapprochement diplomatique de la France avec l'Espagne, il lui incombe de superviser le rapatriement à Madrid des réserves d'or de la Banque d'Espagne et des toiles du musée du Prado que l'ancienne République espagnole avait transférées à l'abri en France durant la guerre civile.

Le 17 mai 1940, Pétain est nommé vice-président du Conseil dans le gouvernement de Paul Reynaud. Franco lui avait conseillé de ne pas accepter d'apporter sa caution à ce gouvernement. Le 14 juin 1940, Paris est occupé par l'armée allemande. Le gouvernement, le président de la République et les Assemblées sont alors réfugiés à Bordeaux. Dès son arrivée au gouvernement, Pétain se fait un des avocats les plus constants de l'armistice auprès du président du Conseil Paul Reynaud. Ainsi, il met plusieurs fois sa démission dans la balance et déclare qu'il n'est aucunement question pour lui de quitter la France pour poursuivre la lutte.

Le 16 juin 1940, Paul Reynaud présente la démission du gouvernement et suggère, suivi en cela par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, de confier la présidence du Conseil au Maréchal Pétain, choix aussitôt approuvé par le Président de la République Albert Lebrun (voir gouvernement Philippe Pétain). Pétain est alors vu par beaucoup comme l'homme providentiel. Charles Maurras salue son arrivée comme une « divine surprise ».

Le 17 juin 1940, suivant le conseil énoncé le 12 juin par le général Maxime Weygand, chef d'état-major des Armées, Pétain annonce son intention de demander l'armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes, après avoir été approuvé par le Conseil des ministres et le Président de la République.

Le 29 juin 1940, le Gouvernement s'installe à Vichy, en zone non occupée par l'armée allemande. C'est Pierre Laval qui, résidant à Châteldon, à une trentaine de kilomètres de la cité thermale, avait insisté pour que le gouvernement s'établisse à Vichy. Cela évitait de chercher refuge à Lyon ou à Toulouse, vieux fiefs du radical-socialisme. De plus cette ville présentait les avantages d'un réseau téléphonique extrêmement performant et d'une multitude d'hôtels qui furent réquisitionnés pour abriter les différents ministères et les ambassades.

Le 10 juillet, une loi, dite "constitutionnelle", votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain avec pour mission la promulgation d'une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l'État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.

La constitutionnalité de cette réforme fut contestée pour plusieurs motifs dont le fait que la Constitution ne peut pas être modifiée sous la menace directe d'un ennemi. Mais surtout, la confusion de tous les pouvoirs (constituant, législatif, exécutif et judiciaire) entre les mêmes mains était contraire au fondements même des lois constitutionnelles de 1875, fondées sur une séparation souple des pouvoirs.

Jouant à fond sur la réputation de « vainqueur de Verdun », le régime exploite le prestige du Maréchal et diffuse un culte de la personnalité omniprésent : les photos du Maréchal figurent dans les vitrines de tous les magasins, sur les murs des cités, dans toutes les administrations, ainsi que dans tous les locaux scolaires et ceux des organisations de jeunesse.

Les libertés publiques sont suspendues tout comme les partis politiques, alors que les syndicats sont unifiés dans une organisation corporatiste du travail. Des juridictions d'exception sont mises en place.

Instaurant un régime contre-révolutionnaire, le régime de Vichy veut réaliser une « Révolution Nationale ». Sa devise est « Travail, Famille, Patrie ». Dans l'optique de la restauration de la France, le régime de Vichy crée très tôt, sous la direction du général de La Porte du Theil, des camps de formation qui deviendront plus tard les Chantiers de la jeunesse française. L'idée est de réunir toute une classe d'âge (en remplacement du service militaire désormais supprimé), et, à travers une vie au grand air, par des méthodes proches du scoutisme, leur inculquer les valeurs morales du nouveau régime.

D'autres moyens de contrôle sont également mis en place dans le domaine économique, comme les Comités professionnels d'organisation et de répartition, ayant un pouvoir de juridiction sur leurs membres ou un pouvoir de répartition des matières premières, pouvoir capital en ces temps de restrictions généralisées. Il en est de même avec la Charte du travail instaurant le système du syndicat unique et le corporatisme paysan.

Parallèlement au développement d'un pouvoir centralisé, le maréchal se consacre au « relèvement de la France » : rapatriement des réfugiés, démobilisation, ravitaillement, maintien de l'ordre, et maintien de l'unité nationale. Il se porte garant du respect par l'Allemagne des conventions d'armistice.

Le régime du maréchal Pétain prend plusieurs mesures comme la création d'un ministère de la Reconstruction, l'unification du permis de construire, ou une politique familiale. D'autres dispositions, plus modestes, sont adoptées : interdiction de fumer dans les salles de spectacle, institution de la fête des mères.

En octobre 1940 et sans demande particulière de la part des Allemands, des lois d'exclusion contre les francs-maçons et les juifs sont promulguées (Voir article La France sous le régime de Vichy). Ces textes discriminatoires, adoptés à la hâte en octobre 1940 sont durcis en 1941 : ils excluent ainsi les Français de « race juive » (déterminée par la religion des parents) de la plupart des fonctions et activités publiques. Bien qu'un quota soit fixé pour le nombre d'étudiants juifs admissibles à l'Université, la réticence de plusieurs universitaires permet de limiter les exclusions.

Le période de l'Armistice voit aussi la création de la « Légion française des combattants » (LFC), à laquelle sont ensuite agrégés les « Amis de la Légion » et les « Cadets de la Légion » : fondée par Xavier Vallat le 29 août 1940 et présidée par le maréchal Pétain. Pour Vichy, elle doit servir de fer de lance de la Révolution Nationale et du régime.

Au sein de cette légion se constitue un Service d'ordre légionnaire (SOL) qui s'engage immédiatement dans la voie du collaborationisme. Commandé par Joseph Darnand, héros de la Première Guerre mondiale et de la campagne de 1940, cet organisme devient en janvier 1943 la « Milice française ». A la fin de la guerre, alors que Vichy est devenu un régime fantoche aux ordres des Allemands, une partie de la Milice (qui compte au maximum 30 000 hommes), participe activement à la lutte contre la Résistance, avec les encouragements publics du Maréchal Pétain comme de Pierre Laval, son président officiel. Pétain attend le 6 août 1944 pour les désavouer dans une note à Darnand, trop tardivement pour que ce dernier soit dupe. Pendant quatre ans, rappellera Darnand dans sa réponse caustique au Maréchal, vous m'avez encouragé au nom du bien de la France, "et maintenant que les Américains sont aux portes de Paris, vous commencez à me dire que je vais être la tache de l'Histoire de France. On aurait pu s'y prendre avant !"

Sur le plan de la politique extérieure, Pétain, après avoir affecté pendant trois mois de rester neutre dans le conflit en cours entre l'Axe et la Grande-Bretagne, engage officiellement, par son discours radio-diffusé du 30 octobre 1940, le régime de Vichy dans la « Collaboration »[1], suite à l'entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, durant laquelle il rencontra Hitler. Cette « poignée de mains de Montoire », sera par la suite largement diffusée aux actualités cinématographiques, et exploitée par la propagande allemande. Certes, l'armistice avait permis, en un premier temps, de limiter l'occupation allemande à la moitié nord et ouest du territoire. Mais l'autonomie de la zone sud est toute relative, car Pétain, avec ou sans discussion préliminaire, plie le plus souvent devant les exigences des autorités allemandes. Surtout, il est établi, entre autres par les travaux de R.O. Paxton, que le Maréchal Pétain a recherché et poursuivi la collaboration avec l'Allemagne nazie, dans l'espoir de faire de la France le partenaire privilégié du Reich dans une Europe durablement sous hégémonie allemande. La collaboration ne lui a pas été imposée.

Cette collaboration d'État entraine plusieurs conséquences. Le maréchal s'interdit de protester (au moins publiquement) contre les exactions de l'occupant et de ses auxiliaires français ou contre l'annexion de fait, contraire à la convention d'armistice, de l'Alsace et de la Moselle ; il ne manque pas de dénoncer "les crimes terroristes" de la Résistance ou les bombardements alliés sur les objectifs civils ; il encourage les membres de la Légion des Volontaires Français qui combattent en URSS sous l'uniforme allemand. Lorsque les Alliés débarquent en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, Pétain donne officiellement l'ordre de les combattre à ses généraux d'Algérie et du Maroc, qui livrent 3 jours de combats sanglants aux Anglo-Saxons. En revanche, il s'oppose à l'introduction en zone Sud du port obligatoire de l'étoile jaune comme aux projets de retirer la nationalité française aux juifs récemment naturalisés.

La dissidence de la plus grande partie de l'Empire, la fin de la "zone libre" le sabordage de la flotte française à Toulon, le 27 novembre 1942, la dissolution de l'Armée d'Armistice font perdre à Vichy ses derniers atouts face aux Allemands. En maintenant sa politique de collaboration, Pétain perd beaucoup de la popularité dont il jouissait depuis 1940 et la Résistance s'intensifie malgré le durcissement de la répression..

Le 20 août 1944, le Maréchal est emmené contre son gré à Sigmaringen en Allemagne, où s'étaient réfugiés les dignitaires de son régime. Plutôt que de démissionner, il entretient dans une lettre aux Français la fiction selon laquelle "je suis et demeure moralement votre chef".

Le 24 avril 1945 il décide de rejoindre la frontière suisse puis se rend aux autorités françaises le 26 avril.

Le procès du maréchal Pétain débute le 23 juillet 1945 devant la Haute Cour de Justice. Défendu par Jacques Isorni, Philippe Pétain déclare le premier jour qu'il avait toujours été un allié caché du Général de Gaulle et qu'il n'était responsable que devant la France et les Français qui l'avaient désigné et non devant la Haute Cour de Justice. Dans ces conditions, il ne répondra pas aux questions qui lui seront posées. Viennent déposer de nombreuses personnalités en tant que témoins soit à charge (Édouard Daladier, Paul Reynaud, Léon Blum, Pierre Laval) soit à décharge (le général Weygand, le pasteur Boegner).

Le procès s'achève le 15 août 1945 à l'aube : la cour le déclare coupable, notamment, d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. Elle le condamne à mort, à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens, assortissant toutefois ces condamnations du vœu de non-exécution de la sentence de mort, en raison de son grand âge.

Eu égard au vœu de la Haute Cour de justice et peut-être également en raison des mérites passés du Maréchal et de leurs anciens liens, le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République, commue la sentence de mort en peine de réclusion à perpétuité. Compte tenu de la peine de dégradation nationale, le maréchal Pétain est exclu de l'Académie française. Toutefois, celle-ci s'abstient d'élire un remplaçant de son vivant au 18e fauteuil, égard auquel a également droit Charles Maurras (tandis qu'Abel Bonnard et Abel Hermant sont remplacés dès 1946).

Le maréchal Pétain est interné au fort du Portalet, dans les Pyrénées, du 15 août au 16 novembre 1945, puis transféré au Fort de la Citadelle, sur l'île d'Yeu (Vendée). Son épouse, installée à son tour dans l'ile, bénéficie d'un droit de visite quotidien. La santé du Maréchal Pétain décline à partir du début de l'année 1951, les moments de lucidité devenant de plus en plus rares. Eu égard à cette situation, le Conseil supérieur de la Magistrature, présidé par Vincent Auriol, président de la République, en vue d'adoucir une fin prévisible, autorise le 8 juin 1951 l'« élargissement » du prisonnier et son assignation à résidence « dans un établissement hospitalier ou tout autre lieu pouvant avoir ce caractère ». Le transfert dans une maison privée de Port-Joinville a lieu le 29 juin 1951, où le Maréchal meurt le 23 juillet 1951. Il est inhumé le surlendemain dans le cimetière marin de l'île d'Yeu.

Malgré sa condamnation, Philippe Pétain conserve sa dignité de Maréchal de France, laquelle figure expressément sur son acte de décès.

Dans les années 1970 a lieu un épisode rocambolesque : sa dépouille est enlevée par des personnes se réclamant de sa mémoire et désireuses d'obtenir le transfert de ses cendres au Fort de Douaumont (Verdun), auprès des centaines de milliers de soldats français qui y sont tombés, conformément aux dernières volontés du maréchal.

La tombe du maréchal Pétain est fleurie au nom de la présidence de la République en 1966 et en 1976 (commémoration de Verdun). Sous le septennat de François Mitterrand, elle est fleurie pendant plusieurs années consécutives entre 1984 et 1992 et cette pratique ne cesse qu'après les protestations de la communauté juive.

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