L’article 2 de la Constitution de la Ve République affirme que l’emblème national est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge et que l’hymne national est la «Marseillaise».
Pour aimer la France, nous dit-on, il faut connaître ses symboles. Respecter le drapeau tricolore et chanter la Marseillaise serait déjà l’aimer un peu, encore que l’association de ce savoir au sentiment d’appartenance national, résulte d’une alchimie bien plus intime et complexe que l’aptitude à réciter quelques couplets.
Rien ne permet en effet de dire que ceux qui ont scandalisé l’opinion en sifflant la marseillaise lors du match France-Algérie en ignoraient le refrain. Quant à l’interruption du match, elle relevait non du délit d’opinion, mais du trouble à l’ordre public.
Mais l’affront était trop grave pour que les politiques ne tentent pas de prendre des mesures pour empêcher qu’il se reproduise.
L’adhésion consentie à des valeurs communes, et donc la nécessité de faire vivre le sentiment d’appartenance à une même nation sera un enjeu majeur des prochaines années.
Apprentissage obligatoire de la Marseillaise
L’article 15 bis de la loi Fillon 1 a rendu l’apprentissage de la Marseillaise obligatoire dans le but de favoriser «l’assimilation des populations extérieures venues sur le territoire national ». 2
La circulaire de rentrée, publiée mercredi 31 août 2005, précise que le primaire “offre un enseignement d’éducation civique qui comporte obligatoirement l’apprentissage de l’hymne national et son histoire“. 3
Outrage au drapeau et à la Marseillaise
La Loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, instaure à son article 45 bis, un délit d’outrage à La Marseillaise et au drapeau français puni de 7 500 euros d’amende et de dix mois d’emprisonnement. 4
A ceux qui y voient une intolérable atteinte aux libertés, les autres répondent que la République n’est respectable que si elle est respectée. Ainsi, M. Jean Chérioux, lors de la discussion au Sénat déclare : Le drapeau, c’est l’image de la République, et, quand on l’insulte, c’est la République elle-même qui est insultée !
Des doutes s’expriment également à propos de la mise en oeuvre des poursuites prévues par cette loi de représsion des outrages aux symboles nationaux. Ainsi le sénateur Robert Bret a déclaré : “(…) Vous avouerez que, dans un stade, cette personne sera difficilement repérable. L’outrage est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende quand il est commis en réunion. 6 Vous comptez peut-être, à l’aide de CRS, procéder à l’arrestation de rangées entières de supporters, comme cela s’est passé au Stade de France ? (…) “. 7