Mathieu, zélateur des rousses, nous rappelle l’existence de cette reine dont la conduite héroïque est parvenue jusqu’à nous et dont la statue orne un pont de Londres. Voici un extrait de “A Child’s History of England”, de Charles Dickens, relatant la lutte héroïque des Bretons et de leur Reine, contre l’envahisseur romain :
Pourtant, les Bretons ne fléchirent pas. Ils se dressèrent encore et encore, et moururent par milliers, l’épée à la main. Ils se dressèrent, à chaque opportunité.
Suétone, un autre général romain, vint, et prit d’assaut l’Ile d’Anglesey (alors appelée Mona), qui était supposée être sacrée, et il brûla les Druides dans leurs propres cages d’osier, par leurs propres feux. Mais, même alors qu’il était en Bretagne, avec ses troupes victorieuses, les Bretons se soulevaient. Parce que Boadicée, une reine britannique, la veuve du Roi des peuples du Norfolk et de Suffolk, résista au pillage de sa propriété par les Romains qui étaient établis en Angleterre, elle fut flagellée, sur ordre de Catus, un officier romain, et ses deux filles furent honteusement outragées en sa présence, et les parents, de son époux, furent réduits en esclavage.
Pour venger cette blessure, les Bretons se soulevèrent, avec toute leur force et leur colère. Ils chassèrent Catus en Gaule ; ils dévastèrent les possessions romaines ; ils refoulèrent les Romains hors de Londres, alors une pauvre petite ville, mais un lieu d’échange ; ils pendirent, brûlèrent, crucifièrent, et tuèrent par le fer soixante-dix mille Romains en quelques jours.
Suétone renforça son armée et avança pour leur livrer bataille. Ils renforcèrent leur armée, et attaquèrent désespérément la sienne, sur le champ où il était puissamment situé. Avant que la première charge des Bretons ne fût faite, Boadicée, dans un char de guerre, avec sa chevelure blonde flottant au vent, et ses filles outragées reposant à ses pieds, passa parmi ses troupes, et leur cria vengeance contre leurs oppresseurs, ces Romains licencieux. Les Bretons combattirent jusqu’au dernier, mais ils furent vaincus dans un grand massacre, et la reine infortunée s’empoisonna.
Vous avez compris que les Bretons étaient des Grand-Bretons et que Dickens se trompe, il est de notoriété publique que Boudicca était rousse. D’ailleurs, vous êtes d’accord avec moi pour dire que seule une rousse pouvait avoir ce comportement héroïque.
Voici, à présent, une version plus poétique et plus récente de cette terrible histoire. Le poème est beau, même s’il ne met pas en valeur la rousse chevelure de la reine.
BOADICEE
Belle reine des Icènes,
Tu résistas aux romains
Le sang de ton peuple dans la plaine
Pleure encore en un écarlate chemin…
Tes filles ont crié,
Ton corps a tremblé…
Veuve et guerrière,
Tu as pris, tête haute et fière
Les rênes d’une guerre,
Hélas, contre un ennemi
Impitoyable, soit-il honni.
Pour avoir fait de toi, Reine et mère,
Une prisonnière martyre…
Tu as préféré de ta propre main périr…
Le poison a coulé dans tes veines,
Comme le feu et le sang, sur une macabre scène,
De tout ton beau pays assiégé,
De l’île de Mona ravagée…
Gloire à toi grande Boudicca,
Femme celte, de ton trépas,
Demeure ton histoire, ton drame.
Point soumise à l’homme mais égale,
Tu ne t’es point inclinée devant la partiale
Justice de ces hommes d’armes,
Envahissant ton territoire
Tous gardent en mémoire,
Ta furieuse image
Ton glorieux courage,
Malgré la déplorable défaite,
Malgré la mort abominable…
Le poison t’a faite inateignable,
Pas une fois de plus horrible fête,
Leurs mains t’auront fait.
Tes yeux plus jamais,
Tu n’as ouvert,
Et ces simples vers,
Veulent garder à la mémoire de tous,
Qu’un jour une grande Reine régna
Elle avait pour nom Boudicca,
Et elle lutta sans frousse,
Contre les légionnaires venus de Rome
Contre tous ces hommes,
Qui lui ravirent son honneur,
Et la vertu de ses filles, et de ses sœurs,
Tuant et pillant son peuple et ses gens,
Vieillards, hommes, femmes et enfants…
Le massacre elle a voulu arrêter,
Contre César et ses hommes elle a lutté…
La guerre elle la perdit,
Non sans avoir vengé
Ses filles souillées.
Elle s’ôta la vie,
Dans cette tempête de sang et de pleurs,
Qui secoua son beau pays
Cette royale fleur
Aura tout donné, jusqu’à sa vie,
Pour tenter de repousser,
La cadence des hommes casqués
Sur la terre Celte débarqués,
Pour la culture et le peuple Celte, étouffer…
Creirwy, 20 février 2004.